img-logo-QcCIUSSS-2-02@2x

Laver 500 jaquettes de plus par jour

Protéger le personnel sur les lignes de front est la priorité. Entrent en jeu les équipes des buanderies. J’ai visité quelques équipes pour qu’elles me parlent de comment la pandémie a changé leur travail.

Pendant le plus fort de la pandémie, l’approvisionnement de tous les équipements de protection individuelle était un enjeu majeur, y compris les jaquettes. Il fallait trouver une façon de laver des centaines de jaquettes à l’interne, chaque jour. Une course contre la montre.

Stéphane Martinelli et Philippe Généreux, chef d’équipe de la buanderie à l’HMR discutent des besoins en jaquettes des unités pour les prochaines 24 heures.

Au sous-sol de l’HMR

À l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, ça bourdonne au sous-sol. On entend les sacs descendre des chutes à linge, finissant leur course abruptement sur le béton. Les sacs seront ensuite classés. La literie et les serviettes seront mises sur des chariots, envoyées à la Buanderie Centrale de Montréal.

Une des chutes à linge d’HMR recueille le linge souillé des étages pour être envoyé à la Buanderie Centrale de Montréal.

Les linges de désinfection, les bandeaux de vadrouille, les tabliers des cuisines, les rideaux et les jaquettes seront lavés à l’interne. «Avant, on utilisait beaucoup de jaquettes jetables. Mais elles sont devenues en rupture de stock mondiale! Il a fallu adapter le travail pour tout laver à l’interne», explique Stéphane Martinelli, chef de service d’hygiène – salubrité et buanderie – lingerie à la Direction des services techniques.

Il faut fournir l’hôpital, mais aussi toutes les cliniques de dépistage et le site non conventionnel dans un hôtel, ouvert pendant la première vague. «Tout a augmenté à la buanderie. Il faut laver tout plus souvent. On ne peut plus utiliser la même guenille deux fois», constate Stéphane. Pour y arriver, certains employés formés à la buanderie qui travaillaient en hygiène et salubrité sur les unités sont descendus pour aider à la buanderie. On a aussi dû revoir les méthodes de travail.

Roger, Alexandre, Jacob, Jonathan et Philippe à la buanderie d’HMR

Jaquettes, uniformes et cie

Dans le bureau de Stéphane Martinelli, le téléphone sonne. Il faut livrer 3250 jaquettes jaunes pour la semaine prochaine. En plus des 9280 jaquettes lavées quotidiennement. Il faut aussi fournir 700 sarraus et 1750 uniformes propres par jour.

Comme le volume de lavage est grand, il faut aussi s’assurer que les jaquettes et les uniformes sont identifiés. «On voit souvent des gens dehors avec des uniformes et des jaquettes! C’est comme ça qu’on perd notre matériel. Il faut tout identifier», se désole Stéphane. Dans le petit atelier attenant à la buanderie, les machines à vapeur fonctionnent à plein régime.

Nathalie Thibault, couturière, Nancy Martel, préposée à l’entretien, et Sowaddee Chiar, préposé à l’entretien travaillent dans l’atelier de couture.

Nous avons toujours été en mode solutions. Une certaine fraternité s’est développée pendant la première vague de la pandémie. On n’a jamais vécu ça. Ça va permettre à tout le monde de grandir et on va être mieux préparé.

Philippe Généreux, buandier et chef d’équipe

Autre réalité en CHSLD

Au CHSLD Joseph-Henri-Charbonneau, la porte de garage de la buanderie est ouverte. C’est qu’il fait chaud et le vent d’été amène une brise près des immenses sécheuses.

Au CHSLD Joseph-Henri-Charbonneau, des chariots de literie sont prêts à être recueillis.

Pour le personnel de la buanderie des CHSLD aussi, la réalité a changé. La lessive des résidents ne pouvait plus être faite par les proches. Il fallait pouvoir laver leurs vêtements à l’interne. «On est passé de trois jours à cinq jours de lessive pour les résidents», explique Josée Labelle, buandière depuis 23 ans.

Elle et son collègue Bernard Pineault travaillent ensemble depuis tout ce temps. Lui prendra sa retraite en octobre. «J’ai hâte de me reposer», dit celui qui a contracté la COVID-19. La fatigue est restée.

Josée Labelle a attrapé la COVID-19 en début de pandémie.

Une journée chargée

À la buanderie du CHSLD J.-H-Charbonneau, l’équipe ne chôme pas. Rares sont les temps morts. Les sacs de linge souillé frappent le béton au bout du couloir. Il faut vider la zone, monter les chariots de vêtements et d’ÉPI propres des zones froides vers les zones chaudes, laver les vêtements des résidents, trier les chariots, laver guenilles, moppes, tabliers, laver les jaquettes et les plier. Ça, c’est une journée type.

«On est en train d’en voir le bout», affirme Bernard avec soulagement. En moyenne, ils plient 500 à 600 jaquettes par jour. En plus de tout le reste. Carl Sansregret lui travaillait sur les étages, à l’hygiène et salubrité. Comme il avait la formation à la buanderie, on lui a demandé d’appuyer ses collègues.

Carl Sansregret et Bernard Pineault sont à plier les jaquettes pour les unités du CHSLD. Elles seront ensuite livrées sur les étages. Une tâche répétitive qui se continue même dans leurs rêves!

«J’ai trouvé mes employés courageux. Il fallait les garder mobilisés, les encourager. On a senti aussi un support de la prévention et du contrôle des infections. Leurs capsules pour mieux se protéger ont été très appréciées», souligne Sylvain Talbot, chef de service Hygiène-salubrité et buanderie-lingerie à la Direction des services techniques.

Vous pourriez aussi aimer

Recevoir la dialyse à domicile

Depuis que le projet Dialyse péritonéale assistée à domicile a gagné un prix lors de l’Activité de reconnaissance de la Direction adjointe du continuum de services clientèles SAPA, j’étais curieuse de savoir comment ça se passe sur le terrain. J’ai donc rencontré deux infirmières pour en savoir plus… Marie Pier (...)

Des ateliers de jardinage pour cultiver le bonheur des résidents

Des ateliers d’agriculture urbaine débuteront sous peu dans sept de nos centres d’hébergement. Ces activités permettront de faire pousser des légumes, des fruits et des fines herbes, en plus de générer des retombées sociales positives pour les personnes âgées. Voici comment ce projet viendra mettre du soleil dans le cœur (...)

9 VIES : INCURSION DANS UNE RESSOURCE D’HÉBERGEMENT FAMILIALE

Le 7 mars dernier, je suis accueillie dans une résidence du quartier de Pointe-aux-Trembles qui, malgré les apparences, n’a rien d’une maison ordinaire. J’accompagne notre lumineuse collègue, Chantal, lors de sa visite mensuelle. Dans cette chaleureuse maison centenaire, habite une « famille recomposée » unique en son genre : Danny, sa (...)