Émilie Varin est conseillère cadre à la Direction des services multidisciplinaires du CIUSSS. Plus spécifiquement, elle chapeaute les secteurs de la psychoéducation et de l’éducation spécialisée. Qu’est-ce qui caractérise cette dernière profession et comment s’exerce-t-elle au quotidien dans nos installations ? Survol de l’éducation spécialisée, un métier humain qui valorise l’approche personnalisée et le travail de terrain.

L’éducation spécialisée au CIUSSS-EMTL

Actuellement, 270 éducateurs spécialisés œuvrent au CIUSSS-EMTL. Ils sont postés en CHSLD, en CLSC et à l’Institut universitaire en santé mentale (IUSMM) et couvrent l’ensemble des directions de l’établissement, de la jeunesse et santé publique à la santé mentale, en passant par le SAD et la réadaptation des programmes SAPA et DI-TSA-DP. « Comme dans tous les métiers du domaine psychosocial (psychologues, travailleurs sociaux, psychoéducateurs, etc.), on note une pénurie de personnel du côté des éducateurs spécialisés, dit Émilie Varin. Pour couvrir tous les besoins des usagers de l’Est de Montréal, il en faudrait une bonne cinquantaine de plus », ajoute-t-elle.

L’éducation spécialisée, un cursus polyvalent

Aujourd’hui conseillère cadre, Émilie Varin connaît bien le travail de terrain. Psychoéducatrice de formation, en 20 ans de carrière, elle a aussi exercé le métier d’éducatrice spécialisée. « Ces deux professions se rangent sous une même grande famille, explique-t-elle. Les éducateurs spécialisés sont des techniciens formés au cégep, et s’ils poursuivent le continuum de scolarité jusqu’à la maîtrise universitaire, ils deviennent psychoéducateurs. » De par leur formation, les éducateurs spécialisés sont amenés à avoir une pratique professionnelle très polyvalente et diversifiée. « En effet, remarque Émilie, leurs interventions se trouvent au carrefour de plusieurs champs d’exercice : éducation, animation, psychologie, travail social, ergothérapie, etc. ».

Qu’est-ce qu’un éducateur spécialisé ?

« Ceux qui exercent ce métier accompagnent des individus ou des systèmes (familles et groupes) qui présentent ou sont susceptibles de présenter des difficultés d’adaptation à leur environnement, explique la conseillère cadre au CIUSSS-EMTL. Ces difficultés d’adaptation peuvent s’apparenter à des problèmes d’intégration sociale ou des troubles de comportement », précise-t-elle. D’un côté, les éducateurs spécialisés effectuent un travail de prévention afin d’identifier les troubles susceptibles de se développer et les déjouer. Et de l’autre, ils s’occupent d’éducation, de réadaptation et d’insertion sociale, quand le trouble d’adaptation est installé et qu’il y a une impasse à dénouer. C’est d’abord un travail d’observation de la personne et de son environnement, suivi d’une analyse de ses besoins, de l’établissement d’un plan d’intervention personnalisé et de sa mise en application. « C’est au cœur même du milieu de vie de l’usager que l’éducateur spécialisé s’active : à l’école, en communauté, dans sa famille, chez lui. La pratique est ancrée sur le vécu partagé, explique Émilie Varin. L’éducateur foule le terrain pour vivre la réalité de l’usager et trouver avec lui des pistes de solution. Tout ça a un impact positif sur sa confiance et sa qualité de vie. »

Pour s’épanouir comme éducateur spécialisé, Émilie Varin est d’avis qu’il faut être autonome, empathique et à l’écoute. « Ça prend aussi un certain recul, note-t-elle, car la contagion émotionnelle peut mener à la fatigue compassionnelle. Il faut donc travailler sur son développement continu et prendre soin de soi, pour être en mesure d’aider au mieux les autres. » Le CIUSSS travaille d’ailleurs à bonifier son offre afin que davantage de groupes de discussions soient formés de façon à ce que les éducateurs spécialisés puissent partager leur vécu et s’épauler. Voilà un métier humain et pas ennuyant pour deux sous, qui a tout pour plaire aux gens d’action, friands de concret.

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