La plein conscience - Journal Le Fil

Je suis Tania Lecomte, professeure titulaire en psychologie à l’Université de Montréal, chercheuse séniore au Centre de recherche de l’IUSMM et psychologue. De plus en plus, on entend parler de la méditation, de la pleine conscience ou du « mindfulness » comme outil pour sa santé mentale.

Est-ce que cela fonctionne vraiment ?

La réponse rapide est : oui!

Une équipe de mon laboratoire a effectué une recension des études. Nous avons démontré que les interventions utilisant la pleine conscience ou la méditation étaient particulièrement efficaces pour la régulation des émotions, pour gérer l’anxiété et les symptômes de dépression.

Toutefois, on n’est pas obligé de méditer pendant des heures avec de l’encens et des bougies pour bénéficier de ce genre d’approche. La méditation peut être très difficile pour certaines personnes, voire même parfois impossible.

La pleine conscience (mindfulness en anglais) est un état qui est plus accessible, tout en étant sur le même continuum que la méditation. La pleine conscience veut dire être conscient de ce qui se passe dans le moment présent autour de soi, et dans soi. C’est un état qui nous aide à prendre de la distance de nos pensées.

Nos études ont démontré que tout le monde est capable d’utiliser des exercices de pleine conscience dans sa vie, même les personnes qui sont souvent très envahies par des pensées obsédantes comme les personnes avec un trouble psychotique. Avec un de mes étudiants, Antoine Pennou, on a proposé à des personnes qui avaient des troubles mentaux ainsi qu’un problème de toxicomanie d’utiliser une application mobile qui proposait des stratégies en temps réel, pour gérer le stress, l’envie de consommer, ou pour changer son humeur.

L’application ChillTime

L’application (nommée ChillTime et testée à l’IUSMM) offre plusieurs types de stratégies, dont des exercices de pleine conscience. On retrouve, par exemple, la marche en pleine conscience, où la personne écoute une voix qui la guide dans son observation de ces cinq sens de manière calme. D’autres exercices de pleine conscience ciblent :

  • l’autocompassion (être moins critique envers soi),
  • s’imaginer dans un endroit sécuritaire,
  • ou encore la respiration apaisante guidée.

Dans cette étude, les exercices de pleine conscience étaient fortement utilisés et appréciés des participants (entre 70 et 90% de satisfaction), avec plus de 90% des participants mentionnant qu’ils recommanderaient cette application à leurs amis. 

La pleine conscience et ses différentes stratégies font partie des outils particulièrement utiles pour être moins réactifs ou envahis par des pensées ou émotions difficiles. D’autres stratégies peuvent aussi être utiles, comme la résolution de problème, le pardon, l’échange verbal avec une personne proche, l’analyse de la situation et des interprétations alternatives possibles, la recherche de faits, ou encore l’activité physique.

Nos études ont démontré que plus un individu possède de stratégies (aussi nommées facteurs de protection), plus il sera apte à surmonter le stress et les difficultés rencontrées et il pourra ainsi protéger sa santé mentale.

À voir sur le même sujet : La nouvelle vidéo de la Série qui fait du bien : « La pause d’autocompassion » de Martine Vaillancourt.

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