Grosse comme un grain de riz, elle permet de faciliter le traitement contre le cancer du sein. Une équipe multidisciplinaire, impliquant plusieurs départements et installations, s’assure que tout le processus, de la réception de la fourniture radioactive à la mise aux déchets, se fera en toute sécurité.

Depuis la fin janvier, un nouveau procédé moins invasif a été mis en place pour la chirurgie contre le cancer du sein. Une petite bille radioactive est insérée dans la tumeur quelques jours avant la chirurgie. Elle permettra de guider le chirurgien à localiser la tumeur afin de la retirer avec plus de précision.

Cette procédure a demandé un changement de pratique pour de nombreuses équipes au sein de notre organisation. Il y a eu une formation en radioprotection dans tous les départements impliqués. La procédure exige aussi une planification logistique très précise. Comme un ballet bien orchestré, chaque danseur a son rôle à jouer pour assurer une fluidité dans la procédure.

Médecine nucléaire, HMR

Pascale Plourde, coordonnatrice technique en médecine nucléaire reçoit les billes radioactives. Avec des mesures de protection rigoureuses, elle s’assure de la qualité des billes, les calibre et les prépare pour la radiologie.

«Toutes les billes sont identifiées et tracées dans un registre mis en place par Louis Allard, officier au service de radio protection. Le registre calcule la date à laquelle la bille doit être utilisée pour avoir la bonne charge de radioactivité. Elle sera par la suite conservée dans une salle protégée pendant un an et demi, jusqu’à ce qu’elle puisse être retirée des déchets radioactifs pour être jetée dans les déchets biomédicaux.»

Pascale Plourde, coordonnatrice technique en médecine nucléaire

La bille est ensuite envoyée à la mammographie, en radiologie pour être installée.

Radiologie, HMR

Il est tôt mercredi matin. C’est à cet endroit que les technologues en radiologie, en collaboration avec les médecins radiologistes, insèrent la bille dans la tumeur de la patiente. À l’aide d’une aiguille, le grain de riz est inséré presque sans douleur.

La chirurgie est prévue pour mardi prochain. «Comme ce n’est pas le matin de la chirurgie, la procédure est moins stressante pour la patiente», constate Mélanie Labarre, technologue en radiologie.

Si la procédure a demandé plusieurs formations et une courbe d’apprentissage pour les techniciens en radiologie et les chirurgiens, le bénéfice pour les patientes est concret. «On peut opérer davantage de patientes. La procédure est moins invasive et on a davantage de flexibilité dans la planification de la chirurgie», explique Janie Deschênes, coordonnatrice clinico-administrative au programme transversal d’imagerie médicale.

Bloc opératoire, HSCO

C’est à l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale que les patientes sont opérées. «Les patientes sont gagnantes par la flexibilité et par le nombre de chirurgie qu’on peut faire de plus», affirme Janie Deschênes.

Dès que la tumeur est retirée, le specimen doit être envoyé dans l’heure qui suit à la radiologie de l’HSCO. «La machine est bien huilée», assure Shadrack Kétant, coordonnateur de la graphie et l’échographie à l’HSCO. Ainsi, une personne est toujours de garde lorsque des chirurgies à billes sont planifiées. Ce technologue en radiologie est en charge de vérifier que la bille est bien dans le specimen. «Ça prend pas plus de cinq minutes. Le préposé du bloc opératoire est avec nous tout le long.» Une lecture par un radiologiste du secteur mammographie est également réalisée.

Le specimen est ensuite transporté vers le département de pathologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Transport, HMR

Étape-clé dans la procédure, le transport de la bille entre les installations a exigé une adaptation pour le service des transports. «Marc fait la navette de transport entre l’HMR et le pavillon Rosemont. Vu qu’il est toujours près de l’HMR, il a été formé et mandaté pour le transport des billes radioactives entre Santa Cabrini et l’HMR», explique Luc Morin, Chef secteur transport.

Le transport doit être fait dans des conditions bien précises, notamment en terme de temps (une heure maximum). Évidemment, les précautions de radio protection doivent être également suivis à la lettre.

«J’ai été préposé aux bénéficiaires dans l’équipe volante pendant 15 ans, et assistant technique en radiologie. J’ai été huit ans camionneur avant de travailler aux transports pour le CIUSSS. Je comprends les enjeux et l’importance de ce transport. Dès que je reçois l’appel, j’y vais. C’est simple!»

Marc, camionneur au service des transports

Marc avoue qu’il doit parfois empiéter sur son dîner puisque le transport des spécimens avec les billes ne peuvent pas attendre. «Je planifie la veille que je vais diner rapidement parce qu’on m’appelle parfois pendant le dîner.» Pour lui, la priorité reste aux patients.

Pathologie, HMR

Les analyses de la tumeur sont faites par la pathologie. La bille est retirée du spécimen. Elle retourne alors auprès de Pascale Plourde, à la médecine nucléaire. La bille sera stockée dans un endroit sécuritaire le temps de la décroissance de la radioactivité, soit environ un an et demi.

La boucle est bouclée. La bille se retrouve là où elle est arrivée. Elle a permis une chirurgie moins invasive et un processus plus flexible afin de traiter davantage de patientes. L’expérience de la patiente est également améliorée. Et chaque maillon de la chaîne y a participé.

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