Il y a maintenant de l’espoir pour les patients condamnés à mourir d’un cancer du sang. L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) devient le premier centre canadien à offrir le traitement de cellules CAR-T aux patients adultes au pays. Il y aura un déploiement progressif de cette innovation au cours des prochains mois.

Ce traitement s’adresse aux patients avec lymphome non hodgkinien diffus à grandes cellules B ou avec leucémie lymphoblastique aigüe réfractaires ou récidivants aux traitements conventionnels. « C’est le traitement du dernier recours, quand tous les autres traitements n’ont pas fonctionné. Certains patients avaient trois mois à vivre et grâce à ce traitement, ils sont vivants, cinq ans plus tard », explique Martin Giroux, chef scientifique et administratif du service de thérapie cellulaire à l’HMR.

Lors de l’annonce de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, je me suis dépêchée à aller recueillir les réactions à chaud de cette belle innovation qui fait rayonner l’expertise de plusieurs équipes qui travaillent à l’HMR.

Je suis très heureuse d’arriver avec un traitement qui a autant de bons résultats pour prolonger la vie des patients.

Chantal Fournier, technologiste médicale au laboratoire de thérapie cellulaire

C’est novateur. Je suis privilégiée de participer à cette grande avancée pour les patients.

Carole Ouellet, infirmière clinicienne, assistante chef 5CD

C’est impressionnant. Les CAR-T sont l’avenir du traitement contre le cancer. Accompagner les patients dans ce moment important de leur traitement, c’est la raison pour laquelle je fais mon travail d’infirmière. C’est un moment rempli d’émotions.

Jessica Charbonneau, infirmière clinicienne en oncologie à l’unité 5CD

On va pouvoir traiter des patients intraitables. C’est aussi le début de traitements qui vont pouvoir traiter d’autres cancers éventuellement. Il y a le côté clinique, mais aussi le côté relationnel qui fait que j’aime mon travail.

Mathilde Fromentier, infirmière pivot en oncologie

« Le traitement CAR-T brise le plafond de verre. Il ouvre la porte à plein d’applications pour l’immunothérapie, pour les cancers solides ou pour d’autres maladies.


La direction a reconnu notre expertise. Aujourd’hui, c’est le ministère qui reconnaît cette expertise que nous avons développée avec de nombreuses équipes de notre organisation. »

Martin Giroux, chef scientifique et administratif du service de thérapie cellulaire à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont

«C’est toujours émouvant d’être témoin d’une infusion. Le CAR-T cell signe le début d’une nouvelle ère thérapeutique offrant une thérapie personnalisée qui capitalise sur le propre système immunitaire du patient. Environ 20 % de ces patients avec lymphome non hodgkinien diffus à grandes cellules B réfractaires survivent après deux ans. Le CAR-T cell offre la possibilité de doubler le taux de rémission et la survie de ces patients, ce qui constitue une percée majeure.»

Dre Isabelle Fleury, hématologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.


«L’expertise de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont contribue au rayonnement de notre organisation qui est un pôle important d’innovation en santé au Québec, au Canada et même à l’extérieur du pays. Grâce au travail acharné de nos équipes de soins, de recherche et de formation, les patients ont maintenant accès à ce nouveau traitement dont l’efficacité et les effets sur la qualité de vie ont été démontrés».

Sylvain Lemieux, président-directeur général, CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal

La science derrière le CAR-T cell

Les lymphocytes T, un type de globule blanc du système immunitaire, sont prélevés du patient. Les cellules sont ensuite envoyées aux États-Unis pour être modifiées. Ces lymphocytes pourront ainsi reconnaître les cellules cancéreuses comme l’ennemi à abattre.

Au final, on ajoute une arme au système immunitaire afin de lutter contre les cellules cancéreuses. On peut donc comparer ce traitement révolutionnaire « à des X-Men qui crachent du feu par les yeux aux cellules cancéreuses », explique de façon éloquente Martin Giroux.

Le nom CAR-T cell vient du mot chimère (qui n’existe pas dans la nature) attachée à des cellules T du système immunitaire.

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