Lina Savard est l’une des six femmes qui travaillent en main-d’œuvre aux services techniques du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. Depuis 18 ans, elle est ouvrière de maintenance. C’est au CHSLD Joseph-François-Perreault que je l’ai rencontrée.
C’est comme un joueur de baseball, tu es au marbre et tu attends les balles. Il faut être prêt à frapper les balles quand elles arrivent. Le matin, je ne sais absolument pas ce qui va arriver. On ne sait jamais. Il y a des entretiens préventifs des fois, mais les requêtes, on ne sait pas ce qui va arriver.
J’ai toujours aimé travailler avec mes mains. Avant d’être ouvrière de maintenance, j’étais préposée aux bénéficiaires à l’Hôpital Sacré-Cœur d’abord et ensuite au Centre d’accueil Quatre-Temps (aujourd’hui CHSLD Joseph-François-Perrault). Les deux métiers se ressemblent beaucoup. On solutionne des problèmes.
La maintenance, c’est du gros bon sens. On est capable de tout faire, il faut juste prendre le temps d’apprendre. Je ne suis pas ici pour dire que je connais tout. Je suis aussi capable de poser des questions.
Je suis passée de préposée aux bénéficiaires à un poste de journalière. Ce qui m’a attirée, c’est qu’il n’y a jamais de routine et qu’on gère notre temps comme on le veut. Il y a une grande diversité dans notre travail et on est autonome dans nos actions. Mais quand les demandes Interal arrivent, il faut répondre aux besoins!
Même si la maintenance, c’est un travail physique, c’est moins physique que d’être préposée aux bénéficiaires. Et on a une belle équipe depuis quelques années, la meilleure depuis plusieurs années.
Après quelques années comme préposée aux bénéficiaires, j’ai dû faire un choix du CIUSSS. J’allais continuer à l’Hôpital Sacré-Cœur ou venir au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal comme journalière. J’ai choisi ici parce que j’ai mes fins de semaine. Ç’a été un gros poids dans la balance. Dans les soins, on travaille toujours une fin de semaine sur deux.
Je sais que j’aime taquiner. Certains diront que je suis un peu baveuse. Mais je travaille avec une équipe d’hommes! J’en ai dedans.
François, un collègue qui était dans le bureau au moment où j’ai posé la question, a dit que Lina a bon caractère, elle est entreprenante dans ses tâches et est toujours de bonne humeur.
Mon rôle, c’est de rendre le travail et la vie de tous les employés plus facile. Il me reste cinq ans avant ma retraite, il faut que je m’amuse. Je suis contente de venir travailler, rencontrer des gens et faire mon travail.
Au moment de terminer l’entrevue, une demande urgente arrive. Une toilette défectueuse fait des siennes pour la troisième fois. « On va y aller. On va aller voir! », dit-elle avec le sourire.
