Depuis août 2020, Marie-Pier Lefrançois-Tanguay a accepté tout un pari: celui d’accompagner les stagiaires et les nouveaux inhalothérapeutes de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Bien que nouvelle dans ses fonctions de chargée d’enseignement clinique, elle remporte le Prix d’excellence individuel pour l’innovation et l’implication en enseignement.
Le dynamisme de Marie-Pier est contagieux. Assise à son bureau du 11e étage à l’HMR, elle parle de son parcours. Elle a fait ses stages à l’HMR pendant ses études en inhalothérapie. À la fin de ses études, elle s’est spécialisée au bloc opératoire. «J’ai travaillé au bloc pendant huit ans avant de devenir chargée d’enseignement clinique», mentionne la jeune femme.
À son arrivée en poste, tout était à construire. «C’était un nouveau poste. Deux semaines après mon entrée en poste, je recevais 12 stagiaires! Je devais m’orienter dans les autres secteurs puisque je connaissais principalement le rôle de l’inhalothérapeute au bloc opératoire. Ça été très formateur!»
Un intérêt pour l’enseignement
Pendant ses huit ans au bloc, Marie-Pier a souvent accueilli des stagiaires et orienté de nouveaux inhalothérapeutes au bloc. C’est de cette façon qu’elle s’est découvert un intérêt pour l’enseignement. «En formant les nouveaux, j’ai réalisé que j’aimais l’enseignement et la pédagogie. Je suis même allée voir un orienteur pour confirmer cette intuition», se souvient-elle.
Si elle compte maintenant presque un an d’expérience comme chargée d’enseignement clinique, elle maintient aussi sa pratique d’inhalothérapeute «pour aider mes collègues qui en ont besoin».
Elle admet que son poste est encore en évolution. «On a mis en place plein de choses, on veut devenir attrayant pour les stagiaires et les inhalothérapeutes, autant les finissants que ceux qui travaillent ailleurs. On a besoin de recruter davantage et on veut le faire par l’innovation.»
L’innovation dans son quotidien
Dans la dernière année, Marie-Pier a développé un plan d’intégration pour chacun des secteurs de l’inhalothérapie : soins intensifs, néonatalogie, urgence et le bloc opératoire. Elle travaille à développer ce plan dans le secteur de la fonction respiratoire cette année. Elle prend donc le temps avec chaque stagiaire lorsqu’ils débutent leur stage dans un nouveau secteur. «On travaille pendant une journée à faire des manipulations et des évaluations de situations qu’ils vont retrouver dans le secteur. C’est un accompagnement individuel qui leur permet d’être mieux préparés et plus en confiance lorsqu’ils débutent leur stage», explique-t-elle.
Marie-Pier a aussi mis en place une journée interactive avec les étudiants de première année. «C’est un parcours dans tout l’hôpital pour se familiariser avec les différents secteurs et visualiser le rôle de l’inhalothérapeute dans l’établissement. Les premiers étudiants ont tellement aimé que le Collège Rosemont nous a demandé de refaire cette journée l’an prochain», ajoute-t-elle, fière de cette réussite. Dans un contexte de non-COVID, les étudiants de première année sont jumelés à des inhalothérapeutes.
Lors de leur stage de dix semaines en anesthésie, les inhalothérapeutes en formation vivront trois séances de simulation. «On leur fait vivre plein de scénarios réalistes de ce qu’ils pourraient rencontrer dans leur travail. Les simulations augmentent en intensité et en complexité au cours du stage.»
Pour préparer les inhalothérapeutes à la néonatalogie, Marie-Pier travaille en collaboration avec le bloc opératoire pour que les stagiaires puissent assister à des césariennes. Ils pourront ainsi évaluer et manipuler des bébés afin d’être mieux préparés.
Prête pour les prochaines cohortes
Marie-Pier se prépare à accueillir huit externes et quatre nouveaux inhalothérapeutes dans les prochaines semaines. «Après une année de cette nouvelle façon de faire, nous avons réussi à attirer et recruter plusieurs inhalothérapeutes. On espère augmenter ce nombre pour l’an prochain!»
Marie-Pier tient à dire à ses collègues inhalothérapeutes qui tiennent le fort depuis plus d’un an : «La relève s’en vient! Et c’est grâce à la grande générosité des inhalothérapeutes en poste qui accompagnent les stagiaires avec bienveillance qu’on peut faire la différence et recruter cette relève!»