Auto-compassion

Plus de 150 participants, dont beaucoup d’intervenants, ont assisté à un colloque à l’Institut universitaire de santé mentale de Montréal (IUSMM). L’événement a mis en lumière une approche qui touche à la fois les usagers, les professionnels et les médecins : l’auto-compassion.

L’auto-compassion est une approche psychothérapeutique qui repose sur un changement de paradigmes dans la relation que l’individu vit avec lui-même. Cette approche est ainsi un antidote contre la honte, l’auto-jugement et les critiques personnelles sévères qui hantent parfois les pensées. Grâce à l’auto-compassion, l’individu apprend donc à adopter un regard bienveillant sur lui-même. Elle amène a un impact à trois niveaux :

  • La relation du professionnel de la santé ou du thérapeute avec lui-même.
  • La relation du professionnel de la santé ou du thérapeute avec son patient.
  • La relation du patient avec lui-même.
Christine Braehler , psychologue clinicienne et Dre Odette Bernazzani, psychiatre

Intégrer l’auto-compassion dans les soins

Nous avons rencontré Christine Braehler, psychologue clinicienne et conférencière invitée au terme de ce colloque de trois jours. La psychologue nous a expliqué la pertinence d’intégrer l’auto-compassion dans l’offre de soins dans un établissement de santé. En fait, la pratique de l’auto-compassion sert tout d’abord à prévenir la fatigue des soignants. Ce concept sert aussi à mieux gérer la souffrance des patients captifs dans ce sentiment de stigmatisation, surtout dans les cas des clientèles en santé mentale.

Dre Odette Bernazzani, psychiatre et responsable du programme des services ambulatoires spécialisés en troubles psychotiques à l’Institut, a, pour sa part, souligné l’intérêt du CIUSSS pour ce concept complémentaire à la pharmacothérapie.

Le CIUSSS est d’ailleurs engagé dans cette approche innovante qui s’inscrit dans le mandat universitaire de l’Institut. Dans une perspective d’humanité partagée, l’auto-compassion soutient mieux ses clientèles, particulièrement les clientèles psychotiques qui développent un sentiment de honte qui peut conduire à la dépression.

Un concept bien accueilli

Les participants ont été très réceptifs aux concepts partagés par la conférencière invitée. Alain Métivier, pair aidant, a confié être convaincu par l’approche. Selon lui, elle offre une vision globale de l’individu, au-delà du volet clinique. Le colloque lui a rappelé la nécessité d’être attentif à ce qu’il ressent pour être en mesure de mieux soutenir les autres.

Par une très belle figure de style, Christine Braehler rappelle que l’auto-compassion doit être comprise comme les règles de sécurité dans un avion. Si vous avez déjà voyagé en avion, vous avez certainement entendu un membre du personnel de bord dire qu’en cas de dépressurisation à haute altitude, vous devrez d’abord mettre votre masque à oxygène avant d’aider qui que ce soit.

Pratiquer l’auto-compassion, c’est donc appliquer cette règle au quotidien. On y voit aussi la possibilité de cheminer dans l’acceptation des symptômes et non dans la résignation face aux symptômes.

« En prenant soin de nous, on prend mieux soin des autres »

Christine Braehler, psychologue clinicienne

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