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Parler pour briser les tabous et l’isolement

Défi 100 jours - santé mentale - Journal Le Fil

Je m’appelle Christine Genest. En tant que chercheure en santé mentale, mais plus particulièrement en tant qu’infirmière ayant œuvré en santé mentale, je suis à même de reconnaître l’importance de s’écouter et de demander de l’aide quand nous en avons besoin. Il peut être difficile d’admettre que, comme soignantes, nous avons, nous aussi, besoin d’aide. Mais nous ne sommes jamais seules.

Dans le cadre de mes travaux sur la prévention du suicide, je constate l’importance de briser la stigmatisation face à la santé mentale. La recherche d’aide ne doit pas être perçue comme un signe de faiblesse. En tant que professionnelles de la santé, nous pouvons être gênées de demander de l’aide. Pourtant, si nous voulons être en mesure de prendre soin des autres, il faut tout d’abord prendre soin de nous.

Comment prendre soin de soi ?

Une façon de prendre soin de soi, c’est tout d’abord de faire preuve de bienveillance vis-à-vis nous-mêmes, d’être à l’écoute de ce que nous vivons et de ce que nous ressentons. Par la suite, d’ouvrir la discussion avec des personnes de confiance, des collègues de travail ou des professionnels peut faire en sorte de briser l’isolement et prendre conscience que d’autres personnes vivent des situations similaires. Ces discussions peuvent également permettre de prendre un recul face à notre expérience et voir des pistes de solution auxquelles nous n’aurions pas pensé.

C’est dans cette optique de créer un espace d’échange et d’écoute empathique qu’un programme de pairs aidants a été développé pour les étudiants en sciences infirmières à l’Université de Montréal. La mise sur pied d’un tel programme a permis de soutenir individuellement les étudiants qui en avaient besoin, tout en aidant à instaurer un climat de bienveillance au sein de la faculté.

D’ailleurs, le Programme de Premiers soins psychologiques offert aux employés du CIUSSS est un modèle de pair-aidance.

Ainsi, le fait individuellement d’être à l’écoute de nos besoins, d’en parler avec les autres peut faire en sorte d’ébranler la stigmatisation et le tabou entourant la demande d’aide.  

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