Cet automne, un projet de stages innovant voyait le jour au CLSC de Rivière-des-Prairies. Force est de constater qu’aujourd’hui, c’est un réel succès !

Depuis février 2022, mue par la volonté de pallier les difficultés de recrutement d’intervenants psychosociaux au sein de son équipe du Programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA) de la Pointe-de-l’Île, Sonia Galvao travaille à un audacieux projet. Sa proposition : réinventer la traditionnelle formule des stages en travail social en misant sur la force du nombre.

Le stage de groupe

« Si le soutien à domicile est un univers extraordinaire, il peut faire peur aux nouveaux intervenants parce qu’il nécessite une grande autonomie professionnelle », admet la cheffe de service. Pour les étudiants, les stages s’échelonnant sur plusieurs mois sont une porte d’entrée intéressante ; elle leur permet une formation en profondeur et dissipe leurs inquiétudes envers le SAD.

Mais il fallait revoir la formule habituelle du un pour un (un stagiaire pour un intervenant). Elle demandait beaucoup d’implication de la part du superviseur – qui devait aussi assurer ses activités habituelles – et limitait le nombre d’offres de stages.

Dans un contexte de rareté des ressources, Sonia propose de faire autrement. Son idée : affecter à un seul et même superviseur la charge de cinq étudiants à temps plein. Avec de précieux collaborateurs, dont l’agente du personnel Marie-Paule Minissie, elle en fait une réalité.

Chantal, superviseure dévouée

Cobaye de la toute première mouture du projet au CLSC de Rivière-des-Prairies, voilà huit mois que Chantal supervise non pas une, mais cinq stagiaires en travail social. Pour assurer l’encadrement dont les étudiantes ont besoin, l’intervenante expérimentée est dégagée de la plupart de ses fonctions de travailleuse sociale.

Isolement, violence conjugale, éviction : Chantal distribue les différents dossiers à prendre en charge entre ses stagiaires, en fonction de leurs forces et de leurs objectifs. « L’une de mes stagiaires est d’origine haïtienne et elle était curieuse de voir comment elle interviendrait auprès de personnes âgées issues de sa communauté. Une autre a voulu relever le défi d’intervenir auprès d’usagers italiens dont elle ne parle pas la langue. »

La superviseure en est convaincue, évoluer en groupe est d’une immense richesse pour ses stagiaires. « Les filles, toutes différentes les unes des autres, s’entendent super bien. Après leurs visites à domicile, elles se retrouvent et échangent sur leurs propres expériences. De cette façon, elles apprennent sur une grande variété de cas et sont bien préparées à la réalité de travailleuse sociale. »

Évoluer dans l’entraide

« Comme Chantal ne pouvait pas nous suivre dans chacune de nos interventions à domicile, il a fallu rapidement développer notre autonomie », renchérit Marie-Andrée. À quelques jours de l’obtention de son diplôme en travail social de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), elle se sent prête à affronter les défis de la profession. Après avoir travaillé une quinzaine d’années en cuisine, elle se réjouit de pouvoir enfin mettre à contribution sa soif d’aider les plus vulnérables.

La modalité d’apprentissage qu’est le stage de groupe, l’étudiante a la conviction d’en avoir beaucoup bénéficié : « Pour toute question sur mes dossiers, j’ai pu compter sur Chantal ou mes collègues stagiaires. Durant les derniers mois, je ne me suis jamais sentie seule. Ça a été vraiment formateur d’évoluer dans cette entraide. »

Chantal Paquet, travailleuse sociale et Marie-Andrée Dion, stagiaire en travail social
Chantal Paquet, travailleuse sociale et Marie-Andrée Dion, stagiaire en travail social

L’initiative vous interpelle ? Pour en apprendre plus, Sonia Galvao, cheffe de service SAPA du secteur de Mercier-Est, vous invite à lui écrire : sonia.galvao.pdi@ssss.gouv.qc.ca.


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