Depuis de nombreuses années, l’IUSMM compte des pairs aidants, des pairs aidants famille et accueille également des stagiaires. Leur présence est un atout de taille.

La parole est donnée à Colombe St-Louis, paire aidante employée du CIUSSS, et à Simon Longpré, pair aidant contractuel de la Société québécoise de la schizophrénie. Grâce à leur expérience vécue de la maladie, ils tissent des liens privilégiés avec les usagers, patients, résidents, ainsi qu’avec les équipes de soin de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Je m’appelle Simon Longpré. Je suis pair aidant à la Société québécoise de la schizophrénie (SQS) depuis une dizaine d’années. En plus de soutenir les personnes demandant de l’aide et du soutien à la SQS, j’offre également des ateliers sur les différentes unités à l’interne de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Mon travail de pair aidant consiste à écouter, soutenir, accompagner les gens vivant avec la schizophrénie ou une psychose apparentée. Mon but principal est de leur donner espoir qu’une vie satisfaisante est possible même avec la présence d’une maladie mentale. Je suis là pour les aider à voir leurs possibilités. Avec de petits efforts, des essais et parfois des erreurs, il est possible de surmonter la charge que peut représenter la maladie mentale dans leur vie. Je suis une preuve vivante que la vie est possible après un diagnostic!

Retrouver des repères

Je suis pair aidant parce que je crois au potentiel de rétablissement dans la vie des personnes en démarches de mieux-être, l’ayant moi-même expérimenté. Je pratique tous les jours ce que j’ai appris et je vois tous les bienfaits que ça m’apporte. Pour faire mes rencontres et mes activités, je me sers notamment de la méthode des cinq étapes du rétablissement et de la pleine conscience, un outil de ressources et d’enseignement que j’utilise dans mon cheminement personnel.

Je sais que mon implication et mon discours apportent du réconfort, de l’espoir et des repères utiles pour le rétablissement. Je donne un visage humain aux soins de santé mentale pouvant parfois paraitre difficile aux personnes vivant avec une maladie mentale. Les personnes que je rencontre sont souvent surprises d’apprendre que l’on peut se rétablir et avoir une vie à sa mesure une fois sortie de l’hôpital. Ils entrevoient alors une ouverture par rapport à leur propre cheminement.

Écouter pour mieux accompagner

Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est de trouver et proposer des solutions personnalisées pour les gens que je rencontre. Je me reconnais souvent à travers eux. J’ai toujours une approche ou un truc pouvant éveiller en eux le goût de se rétablir et la force d’y croire.

Je reviens tout juste d’une unité de soins de l’Institut où j’ai rencontré un jeune homme. Il m’a écouté et était curieux à propos de mon bagage d’expérience et de ce que je pourrais lui apporter dans son cheminement. J’ai senti que mon parcours de vie l’interpelait, que ma présence a eu un sens pour cette personne.

Se sentir utile

Pendant le confinement, j’ai également aidé une personne qui vivait beaucoup d’anxiété et de solitude. Je lui téléphonais quotidiennement. Je lui apportais mon soutien afin qu’elle profite du temps qu’elle avait chaque jour. Je l’encourageais dans ses activités et ma présence lui a été d’une aide très utile.

Je retire de mon travail de pair aidant une grande plénitude et un sens d’accomplissement mettant en valeurs mes forces et ma résilience. J’aime beaucoup le contact avec toutes ces personnes que je rencontre. Je peux voir la différence que ma présence apporte dans leur vie. Le simple fait d’être passé par le même chemin qu’eux crée un lien de confiance où ils se sentent écoutés. Ils y trouvent une force pour retrouver leur estime de soi et le goût de continuer à cheminer.

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