Je m’appelle Stéphane Guay. Comme psychologue et chercheur, j’ai observé le rôle des relations sociales et leur contribution au bien-être et à la santé depuis le début de ma pratique et encore plus dans le contexte de la pandémie actuelle.
Le soutien social représente un facteur de protection contre les conséquences du stress ayant un effet direct sur la santé et le bien-être. Très souvent, le fait de parler à son entourage (famille, amis, collègues, etc.), d’exprimer ses craintes, ses émotions, ses inquiétudes constituent d’excellents moyens qui permettent de dédramatiser un stresseur aigu ou prolongé. Cela nous permet aussi de trouver des solutions, et même de faire ressortir des conséquences positives face à un événement qui, au départ, peut sembler totalement négatif et même, insurmontable.
Cependant, les gens de notre entourage ne savent pas nécessairement quoi faire pour aider et ceci est tout à fait normal. Les proches adoptent intuitivement certains comportements qui peuvent s’avérer utiles lors d’événements stressants normaux. Par contre, la nature de la pandémie et les conséquences qu’elle entraîne (par ex., isolement social, deuil, anxiété, surcharge de travail, perte de revenu) sont de nature différente et peuvent entrainer des réactions de stress différentes et plus intenses. Ainsi, les comportements de soutien habituels peuvent s’avérer insuffisants et peuvent même nuire au bien-être et ce, même si l’intention était bien positive au départ.
Offrir du soutien différemment
Je vous suggère quelques façons d’apporter du soutien à une personne particulièrement touchée par la pandémie :
- l’encourager à parler des conséquences de la pandémie sur elle :
- Pourquoi? : une discussion ouverte et non culpabilisante pourrait contribuer à lui faire voir les événements sous de nouveaux angles;
- ne pas critiquer négativement les réactions (par ex., d’anxiété) ou les stratégies adoptées pour s’adapter :
- Pourquoi? : les critiques négatives en situation de stress prolongée sont fréquemment vécues comme des gestes aggressants et peuvent nuire à l’adaptation plutôt que l’accélérer;
- ne pas minimiser le risque et l’ampleur des conséquences :
- Pourquoi? : se faire dire que le virus n’est pas si grave que ça, que le temps va arranger les choses, etc., génère plus d’émotions négatives que de réassurance;
- l’encourager à chercher de l’aide professionnelle au besoin :
- Pourquoi? : les personnes touchées par la pandémie peuvent avoir tendance à vouloir surmonter seules leurs réactions de stress, même lorsqu’elles se prolongent au-delà de plusieurs mois. Leur état de détresse prolongée peut alors se chroniciser et se développer en troubles de santé mentale (par ex., dépression, anxiété, stress-post-traumatique).
Évidemment, je vous invite à appliquer ces mêmes conseils à vous-même également!
À lire : T’es important(e)