Depuis quelques mois, une équipe d’infirmières se rend à domicile pour assurer un suivi de grossesse auprès des femmes dont la grossesse est évaluée à risque. L’HMR est le deuxième hôpital, après l’hôpital Sainte-Justine, à mettre en place une GARDO, une clinique de grossesse à risque (GAR) à domicile.
Je rencontre Stéphanie Blanchette dans l’aile Rouge du Centre de services ambulatoires (CSA) de l’HMR. L’infirmière prépare ses dossiers et son sac. «Je me prépare à monter le Kilimanjaro», dit-elle à la blague en montrant son gros sac à dos.
Dans son sac, un moniteur fœtal, un saturomètre, tout ce qu’il faut pour faire des prises de sang, un stéthoscope et tout l’attirail qu’une infirmière a besoin lors d’un suivi de grossesse. Direction : Repentigny.
Des références de partout
«On couvre jusqu’à 40 km autour de l’hôpital! On peut aller loin!», affirme Stéfanie, en route vers son premier rendez-vous de la journée. Elle explique que l’HMR accueille les bébés prématurés à partir de 26 semaines de grossesse. Il est donc un des centres de soins tertiaires en obstétrique. «On a des références de partout au Québec. Les femmes peuvent s’installer chez un membre de leur famille afin de se rapprocher de l’hôpital», mentionne Stéfanie.
C’est souvent lors d’un premier épisode d’hospitalisation que le suivi en GARDO se met en place. «Une fois leur état stable, elles peuvent retourner à la maison, dans leurs affaires. C’est beaucoup moins stressant pour les mères que de rester alitées à l’hôpital pendant deux mois!», admet Stéfanie. En plus de permettre aux mères de vivre leur grossesse à la maison, la GARDO permet de garder des lits ouverts au 7AB.
Un suivi serré
Une fois par semaine, la femme se rend à la clinique GAR de l’HMR pour voir le médecin, en plus de deux visites de l’infirmière à domicile.
Un monitoring de 20 minutes est requis pendant lequel l’infirmière écoute le cœur du bébé en continu, alors que la mère mesure les mouvements de son bébé à l’aide un petit buzzer. Le tout est imprimé sur un papier thermique sortant du moniteur. «J’ai accès à un médecin en tout temps par téléphone si je constate une anomalie dans le tracé ou si quelque chose m’inquiète dans l’évaluation», assure Stéfanie.
Elle prend alors une photo du tracé et l’envoie par texto au médecin afin que les deux professionnels puissent discuter de la suite. Parfois, l’infirmière invite la femme à se rendre à l’hôpital pour surveiller les symptômes. «C’est toi la maman. C’est toi qui sent ce qui se passe dans ton corps. N’oublie pas que tu peux m’appeler de jour toute la semaine et à la salle d’accouchement le soir, la nuit et la fin de semaine, si tu es inquiète», rappelle Stéfanie à la mère qui arrive à 35 semaines de grossesse.
Jamais trop tard pour devenir infirmière
Après une carrière de près de 20 ans dans le milieu de la télévision, Stéfanie est retournée sur les bancs d’école à 36 ans pour faire sa technique en soins infirmiers. «J’ai commencé à travailler quelques mois avant la pandémie. Je fais mon baccalauréat en même temps que le travail en ce moment», affirme-t-elle avec des étoiles dans les yeux.
Elle travaille à la GARDO en plus de travailler en soins post-partum, au 7AB. «J’aime développer une relation avec les patientes. La relation d’aide est ma force, avec mon expérience de vie et ma capacité à créer des liens», explique la femme.
Son sens de l’humour et sa facilité à entrer en contact avec les gens l’aide aussi à surmonter des difficultés dans son travail. «Les gens pensent que les soins post-partum, c’est la vie, des petits bébés… Mais, il y a aussi les soins post-césarienne et l’accompagnement des familles dans le deuil périnatal, par exemple», mentionne Stéfanie.