«C’est correct si je continue au féminin? Les femmes sont en majorité ici.» Mélanie Letarte, conseillère en soins infirmiers pour la Direction des soins infirmiers donne une formation pour les travailleurs qui offriront le dépistage de la COVID-19 à la population de l’Est.
«Chaque matin, vous allez avoir les informations à jour dans la station visuelle opérationnelle (SVO). Il est possible que les directives de la veille ne soient plus bonnes. La situation change d’heure en heure», prévient-t-elle à la quarantaine d’infirmières (et infirmiers) présents dans l’auditorium de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Essayage de masque
Chaque participant à cette formation aura droit à un fit test, un essayage du fameux masque N95, pour connaître le bon modèle. C’est un test assez impressionnant. Il exige que la personne mette un masque. Ensuite, on lui met une cagoule sur la tête.
Une genre de poire diffuse un produit qui goûte amer à l’intérieur de la cagoule. Si la personne qui porte le masque goûte le produit, cela signifie que le modèle du masque ne permet pas une étanchéité optimale. Ainsi, on recommence avec un autre modèle jusqu’à ce qu’on trouve le bon fit.
Mise en place en quelques semaines
Depuis déjà quelques semaines, des équipes de toutes les directions s’activent à ouvrir cette clinique de dépistage. «On a visité le site il y a deux semaines. Il y avait du tapis partout, des bureaux. La Direction des services techniques a fait des miracles en très peu de temps», explique Caroline Saint-Denis, directrice des services multidisciplinaires.
Tout a été pensé pour limiter les contacts entre le personnel et les usagers de la clinique. «La collaboration avec les équipes des autres CIUSSS de l’île de Montréal est forte. On apprend des autres cliniques déjà ouvertes. Tout a été réfléchi», précise Mélanie Letarte au groupe en formation.
Des volontaires, volontaires!
Fabiola Vancol-Fable, coordonnatrice clinique, s’adresse au personnel le matin de l’ouverture de cette clinique de dépistage. On sent une frénésie. Les gens sont prêts à se mettre en action. Ils ont hâte. Pendant la SVO, les gens prennent leur distance. «On a pensé la salle de réunion pour qu’elle soit grande afin de respecter les règles de distanciation sociale», affirme Caroline Saint-Denis.
Fabiola prend les présences. C’est le temps pour la simulation avant le premier patient qui doit arriver dans moins d’une heure. De retour d’un congé de maternité précipité, Fabiola est heureuse de participer à cet effort quotidien soutenu.
Nadia Meddouri, infirmière auxiliaire à la clinique externe de chirurgie aussi. «Notre rôle dans le réseau, c’est d’aider les autres. C’est un nouveau défi de travailler dans cette clinique. On connaît les risques. On se protège», dit-elle, confiante.
Mélanie Lamontagne, adjointe administrative à la clinique externe d’ORL à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, accueillera les usagers. Pour elle, c’était important de pouvoir donner un coup de main dans la situation. «Je voulais participer à cet effort de vaincre la pandémie», dit-elle, derrière la vitre.
Une visite guidée
Caroline Saint-Denis me fait faire le tour. Les salles de prélèvement, les isoloirs, mais aussi la salle de radiographie et l’endroit pour stocker le matériel. Celui-ci sera acheminé chaque jour pour s’assurer d’une utilisation responsable des masques, écouvillons et autres fournitures, et des équipements médicaux nécessaires à la tenue d’une telle clinique.
«Cette clinique a été créé pour dépister au départ. Mais son rôle pourrait se transformer selon les besoins qu’amène la pandémie. C’est comme une mini clinique médicale sur un site non-traditionnel», mentionne Caroline Saint-Denis. Toute la clinique est reliée au système informatique du ministère. Caroline Saint-Denis est reconnaissante de toutes les équipes qui ont travaillé d’arrache-pied pour être prêts à temps.
Pour l’instant, c’est plus de 80 employés qui seront assignés à cette clinique: des infirmières, infirmières auxiliaires, préposés aux bénéficiaires, préposés à l’entretien, agent de sécurité, techniciens informatiques, techniciens en imagerie médicale, techniciens aux archives et travailleurs sociaux. Des psychologues sont aussi en attente, s’il y a des besoins. Les équipes en santé mentale sont aussi prêtes à intervenir au cas où il y aurait crise de panique ou anxiété sur le site.
Vraiment, tout a été pensé.
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