Quand on pense à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, on a évidemment en tête le traitement du cancer et l’ophtalmologie, deux grandes spécialités de l’hôpital. Mais il existe aussi une unité de pédiatrie… et depuis longtemps!
Nathalie Lacasse, assistante infirmière chef, m’accueille à l’unité de pédiatrie colorée de l’HMR. Elle s’y trouve depuis tant d’années qu’elle a été témoin de son évolution.
C’est que les progrès de la médecine ont tellement amélioré les traitements que les hospitalisations ont beaucoup diminuées. «Juste le fait qu’on puisse contrôler l’asthme avec des pompes a diminué beaucoup les hospitalisations pédiatriques. La vaccination a aussi beaucoup diminué les hospitalisations des enfants», explique Dr Negib Debs, pédiatre sur l’unité. Quand on lui demande depuis combien d’années il est pédiatre, il répond : «Depuis toujours. Je ne compte plus les années!»
L’école à l’hôpital
Dans les années 1980, l’unité pouvait accueillir jusqu’à quarante enfants hospitalisés. Les filles au début du corridor, les garçons au fond. Il y avait même une école où les enfants pouvaient faire du bricolage entre les traitements. «Mononcle Jacques avait une armoire pleine de jeux, de récompenses pour rendre la journée moins rude pour les enfants», se rappelle Nathalie Lacasse. Des murales faites par les enfants, accompagnés par Mononcle Jacques, décorent toujours les murs de l’unité.
À une certaine époque, l’HMR était reconnu pour ses soins en pédiatrie. Dre Yvette Bonny a été la première au Québec à y faire des greffes de moelle osseuse chez un enfant en 1980. La durée d’hospitalisation était alors plus longue. «Pour une infection urinaire, c’était 7 à 10 jours d’hospitalisation!», se souvient Nathalie. La prise d’antibiotiques par la bouche a notamment permis de diminuer la longueur des hospitalisations.
«J’ai vu le visage de l’unité changer au cours des années. J’ai un grand sentiment d’appartenance pour cette unité. C’est comme ma deuxième maison», affirme Dr Debs, rencontré à la clinique externe de pédiatrie, au pavillon Rosemont.
D’ailleurs, il constate une chute des hospitalisations des enfants depuis le début de la pandémie. «C’est le reflet des moyens de précaution, des mesures sanitaires. Habituellement, les bronchiolites et la grippe amènent beaucoup d’hospitalisations à ce temps-ci de l’année.»
Une pédiatrie différente
Les soins tertiaires pédiatriques se retrouvent aujourd’hui dans les hôpitaux pour enfants. Il reste tout de même des soins pédiatriques à l’HMR pour traiter des difficultés respiratoires, des convulsions et d’autres enjeux de santé, dont la pédiatrie sociale et la pédopsychiatrie.
Lors de ma visite, j’ai suivi une nouvelle mère et son bébé d’à peine quelques jours. Le suivi postpartum du CLSC a permis de détecter une jaunisse encore trop sévère. «On a demandé aux parents d’amener le bébé à l’hôpital pour faire une prise de sang. Si les taux sont trop élevés, on devra faire de la photothérapie. Le bébé sera alors hospitalisé», explique Nathalie.
Dans un moment de grande inquiétude, les parents peuvent se sentir rassurés de retourner à l’hôpital où la naissance s’est produite.
Une expertise qui rayonne
Depuis tout récemment, l’expertise de l’unité de pédiatrie dépasse les murs de l’unité. Des infirmières font désormais partie de l’équipe de réanimation pour les codes roses (arrêt cardiorespiratoire pédiatrique) partout dans l’hôpital. D’ailleurs, lors de ma visite sur l’unité, un code rose venait tout juste de se terminer. «C’était le premier vrai cas depuis la mise en place de l’équipe», ajoute fièrement Nathalie, encore bousculée par l’adrénaline.
Sur l’unité, on retrouve aujourd’hui la médecine de jour où des enfants peuvent recevoir des traitements et retourner dormir à la maison. L’hospitalisation est parfois nécessaire pour des conditions plus sévères. Des murales thématiques décorent les chambres des patients. «Les infirmières ont fait les choix de thèmes. C’est une façon de rendre le séjour des enfants plus agréable.» On voit que chaque détail compte aux yeux du personnel soignant pour atténuer les désagréments que peuvent vivre les enfants malades.
«En temps normal, les enfants jouent dans le corridor. On a hâte que la pandémie se termine pour que les enfants hospitalisés puissent retourner jouer dans les corridors!»
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