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Faire carrière la nuit

Certains soignants choisissent de travailler la nuit. J’ai pris mon courage à deux mains pour aller rencontrer Sophie et Julie. Les deux femmes travaillent à l’urgence, de nuit, par choix.

Il est minuit. Les rues de Montréal sont désertes. Devant l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, il règne un calme inhabituel… pour quiconque est habitué au feu roulant du va-et-vient devant l’entrée du CSA, rue L’Assomption!

J’entre par la porte de l’urgence. Les lumières tamisées invitent à parler plus bas. Sophie Cousineau m’accueille. Infirmière et assistante infirmière chef, elle travaille de nuit depuis 33 ans.

Plus d’avantages que d’inconvénients

Son téléphone sonne sans arrêt. Elle y répond d’un calme posé et d’une rigueur que mon cerveau encore un peu endormi n’arrive pas à suivre. Elle est en lien avec les infirmières au triage. Celles-ci appellent Sophie afin de savoir où admettre les patients qui se présentent à l’urgence.

Depuis 12 ans, elle est assistante infirmière chef. On marche dans les couloirs silencieux de l’urgence. «J’aime l’ambiance de nuit. On est une petite équipe, tissée serré. On apprend à développer une débrouillardise, à utiliser les forces de chacun. Il y a un réel esprit d’équipe pour s’entraider», énumère-t-elle quand on lui demande pourquoi travailler la nuit.

Elle trouve tellement d’avantages à travailler la nuit, qu’elle ne veut pas quitter. Sophie se dirige doucement vers la retraite, mais elle possède encore le feu sacré. «Il n’y a jamais une nuit pareille. Aujourd’hui, c’est relativement calme. Hier, j’ai passé la nuit en réanimation. Il y avait beaucoup de patients instables.» On sent dans son ton de voix que la nuit plus calme est appréciée après une nuit mouvementée.

De préposée à adjointe administrative

Julie Coderre est adjointe administrative à l’urgence depuis trois ans. Préposée pendant 15 ans à l’urgence, elle s’est blessée lors d’un code blanc. «J’ai encore le métier de préposée dans le coeur. Le bien-être des patients reste important pour moi.» Ses connaissances de l’urgence et de son fonctionnement sont un avantage pour son travail.

Julie met les dossiers des patients à jour, s’assure que les tests exigés sont faits dans les délais, vérifie les rendez-vous du patient en plus de veiller aux informations comme la diète et le niveau de soins. Son travail est essentiel pour assurer le suivi au patient. «L’équipe de l’urgence, c’est comme une famille. Tout le monde travaille ensemble.»

«Le travail est différent sur chaque quart de travail. La nuit, on a le temps de mettre de l’ordre dans les dossiers. On s’assure que tous les dossiers sont à jour pour l’équipe qui va entrer dans la journée», explique Julie.

Parce que l’urgence, de jour, ça bouge. Le rythme est plus rapide. Et c’est ce rythme plus lent que les deux femmes apprécient particulièrement du travail de nuit. Ça, et l’absence de bruit. «Je fais souvent des quarts de jour en temps supplémentaire volontaire. Je trouve qu’il y a beaucoup de bruit», admet Sophie, en riant.

Toute une carrière de nuit

Pour Julie, le travail de nuit est la normalité. «J’ai toujours travaillé de nuit. Avant de travailler à l’urgence, je travaillais dans un restaurant de nuit. J’ai l’impression d’avoir plus de temps pour bien faire mon travail.» Son conjoint travaille aussi de nuit, comme surveillant à l’HMR.

Sophie croit à la carrière de nuit. «Mais c’est un choix atypique. Il n’y a pas de recette magique pour le dodo. Il faut apprendre à bien dormir le jour, sinon le travail de nuit ne sera pas possible à long terme.»

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