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Dépister la COVID-19 par la salive

Opération barrage - Journal Le Fil

Depuis lundi dernier, les tests de dépistage par la salive sont offerts par l’équipe de l’Opération barrage. Un test moins invasif qui soulage bien des nez irrités.

C’était une autre journée barrage au CHSLD Jeanne-Le Ber. Dans la salle de loisirs réorganisée, plusieurs employés attendent leur tour pour le dépistage de la COVID-19. Elisabeth est délestée depuis quelques semaines au dépistage. Infirmière scolaire, elle s’est promenée d’une tâche à l’autre depuis mars dernier. «L’été dernier, j’étais à la vaccination des nouveaux préposés. Ensuite, je suis allée à la santé publique pour faire des appels de traçage. Depuis décembre, je me promène dans les CHSLD pour l’Opération barrage», énumère-t-elle, résiliente.

«C’est une grosse année d’adaptation. Ça implique de changer de place, d’emploi chaque mois ou presque, de changer d’horaire aussi. D’une semaine à l’autre, les directives peuvent changer. L’adaptation est de mise, tout le temps!»

Elisabeth Bélanger-Roy, infirmière clinicienne

Sa collègue Marie-Christine est infirmière aussi. Elle travaille pour une agence. Mais elle est affectée à l’Opération barrage au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal depuis septembre. «J’ai aussi travaillé en zone chaude au printemps», ajoute-t-elle.

Mohammed est agent administratif. Il recueille les données des employés, entre les données dans le système et imprime les étiquettes pour le prélèvement. «Je travaillais chez Bell avant la pandémie. J’ai répondu à l’appel de Je contribue dès le début de la première vague», explique-t-il. Comme beaucoup d’autres dans notre organisation, l’emploi qui devait être temporaire s’est transformé en un intérêt à poursuivre sa carrière ici. «J’étais gestionnaire de ressources auparavant. J’aimerais rester au CIUSSS après la pandémie. On verra s’il y a des opportunités pour moi ici», dit-il, confiant.

Le gargarisme 101

Le dépistage par gargarisme (plutôt que l’écouvillon dans la fosse nasale) est offert depuis cette semaine aux employés des CHLSD et de quelques unités à l’IUSMM. «On voulait faciliter l’adhérence à l’Opération barrage», explique Fabiola Vancol-Fable, chef de service Clinique dépistage Chauveau et Stade olympique (COVID-19).

Le dépistage hebdomadaire peut devenir difficile pour le personnel. «Parfois, c’est difficile d’aller assez loin avec l’écouvillon parce qu’il y a une légère inflammation. Ça devient douloureux pour certaines personnes», admet Marie-Christine.

La méthode: on avale de l’eau de source (moins qu’une gorgée). On fait passer l’eau partout dans la bouche pendant cinq secondes. On gargarise pendant cinq secondes. On ramène le liquide dans la bouche pendant cinq secondes. Finalement, on gargarise encore une fois pendant cinq secondes. Un petit récipient nous attend et on remet le tout dans l’éprouvette. C’est fini en 25 secondes top chrono! «C’est pas chic, mais au moins, ça fait pas mal», s’exclame Elisabeth, à la blague.

Une méthode bien accueillie

C’est la raison pour laquelle le dépistage par gargarisme est si bien reçu! J’ai été témoin de réactions très positives quant à cette nouvelle façon de faire. Maxime, infirmier au CHSLD Jeanne-Le Ber, délesté du CLSC Olivier-Guimond, s’est exclamé, encore plus heureux de se faire dépister qu’à l’habitude. «C’est plus facile, plus aisé. Je me fais dépister toutes les semaines. Même si ça demande plus de manipulation de ma part, ça vaut la peine!», dit-il, heureux de contribuer à protéger les résidents.

Suzanne, préposée à l’entretien ménager, croit que ça va encourager davantage de gens à se faire dépister. «Beaucoup ne viennent pas parce qu’ils n’aiment pas l’écouvillon dans le nez chaque semaine. Le gargarisme est rapide, simple. Ça m’encourage à revenir!»

Elisabeth trouve aussi que son travail est plus simple. «J’ai l’impression que c’est mieux parce qu’on touche à moins de matériel. Je sens qu’il y a moins de risque de contamination parce qu’il y a moins de manipulation», explique-t-elle.

Marie-Lise est adjointe administrative. Si elle est en télétravail la plupart du temps, elle se présente physiquement au travail la journée de l’Opération barrage. «J’essaie de combiner ma présence au bureau avec l’Opération barrage. Je trouve que c’est beaucoup plus agréable comme méthode!»

Luc Cloutier a confiance, lui aussi, que ça va encourager davantage de gens à se faire dépister de façon plus assidue. «Je suis préposé aux bénéficiaires. C’est important pour moi de me faire dépister parce que je suis exposé à la COVID-19 tous les jours dans mon travail. C’est une bonne façon de protéger ma famille», croit-il.

Opération barrage

Un projet de recherche concrétisé

Le test de gargarisme a été testé à la clinique de dépistage Chauveau depuis décembre. Dre Annie-Claude Labbé, microbiologiste, et son équipe ont prélevé des deux façons (gargarisme et naso-pharyngé) pendant plus de 900 prélèvements pour assurer une fiabilité similaire pour les deux tests. En cas d’éclosion, le test de l’écouvillon sera privilégié. Mais l’Opération barrage offrira le gargarisme pour donner un peu de répit aux fosses nasales des employés.

Pour la première semaine de dépistage en gargarisme, le défi est relevé. Plus des trois quarts des dépistages ont été faits par gargarisme. Et la majorité des employés dépistés accueillent cette nouvelle méthode de dépistage de façon positive.

À lire : Créer (encore) une clinique en moins d’une semaine

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