Roxane travaille sur un grand chantier. Arrivée parmi nous à l’automne dernier, elle met en application un tout nouveau rôle au sein de notre CIUSSS, celui de conseillère clinique en matière d’agression sexuelle. Huit mois plus tard, l’heure est aux présentations officielles.
« Ce sont les femmes que j’ai rencontrées pendant les dernières années, expertes de leur propre vécu, qui m’ont tout appris. » Roxane était encore étudiante au baccalauréat en travail social lorsqu’elle est intervenue pour la toute première fois auprès d’une victime de violence à caractère sexuel et qu’elle y a trouvé sa voie. Les huit années suivantes, elle les passe au CAVAC* et au CALACS*. Elle accompagne des femmes victimes et anime des ateliers de sensibilisation dans les écoles. « Après tout ce temps sur le terrain, je me sentais prête pour une mission plus large : bonifier les pratiques et soutenir les intervenants. »
Une mission d’envergure
Être la toute première conseillère clinique en matière d’agression sexuelle, c’est un défi à bien des égards, mais Roxane l’aborde avec beaucoup d’humanité et de motivation. « Mon souhait, c’est que toute personne qui dévoile une agression sexuelle à un intervenant de notre CIUSSS soit bien accueillie et qu’elle soit crue d’emblée. » Intervenants psychosociaux, infirmières, préposés aux bénéficiaires, etc. : sans égard au titre d’emploi, Roxane soutient tout le personnel clinique appelé à intervenir dans ce type de cas et qui a besoin d’aide.
Ces derniers mois, la conseillère mène un travail essentiel de collaboration avec les différentes directions cliniques de notre CIUSSS pour identifier les problématiques, les besoins et les bons coups de chacune, en vue de définir la trajectoire des services pour les victimes d’agressions sexuelles. Sa mission, tout comme celle de sa collègue Annie, découle d’un plan d’action ministériel. Déposé en 2020 par un comité d’experts, le rapport Rebâtir la confiance rassemble 190 recommandations – dont celle dans laquelle Roxane est impliquée – pour améliorer l’accompagnement offert par le gouvernement du Québec aux nombreuses victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale.
Une femme sur trois
« Une femme sur trois et un homme sur six vont vivre une forme d’agression sexuelle au cours de leur vie. » En cet important Mois de sensibilisation aux agressions sexuelles, Roxane souhaite rappeler que nul n’est à l’abri et qu’il faut agir collectivement sur le message de culpabilité envoyé aux victimes : « La majorité des victimes se sentent responsables de ce qu’elles ont vécu. Il faut changer le message qu’on leur envoie socialement », conclut-elle, bien déterminée à faire la différence.
Vous avez des questions ?
Roxane est là pour vous répondre : roxane.duval.cemtl@ssss.gouv.qc.ca
*CAVAC : Centre d’aide aux victimes d’actes criminels
*CALACS : Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel
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