Le confinement s’est montré difficile pour la santé mentale de bien des gens. À la clinique de dépistage Chauveau, les travailleurs ont démontré le besoin d’être outillés pour répondre à la détresse psychologique. J’ai rencontré Valérie Moffatt, conseillère en soins infirmiers, et Étienne Boucher, conseiller cadre en soins infirmiers, qui ont proposé une formation au personnel de la clinique de dépistage.
Tous deux travaillent en contexte extra hospitalier, en santé mentale. Ça veut dire qu’ils conseillent les infirmières en première ligne, en cliniques externes et en hébergement dans les soins infirmiers. On aide les services en santé mentale dans la pratique de soins infirmiers. On fait la promotion de la qualité et de l’innovation dans les soins, explique Valérie. Pour eux, offrir une formation à l’équipe de dépistage, c’était sortir de leur zone de confort malgré leur expertise en santé mentale.
Déceler la détresse en 5 minutes
Le but de la formation n’est surtout pas de former des gens qui pourront intervenir en cas de détresse psychologique. Mais plutôt déceler les signes de détresse pour référer en cas de besoin. Ça répondait à plus qu’un besoin. C’était quelque chose qui leur tenait à coeur. Il y avait beaucoup d’impuissance de ne pas savoir quoi faire, a constaté Valérie. Ainsi, on a présenté des stratégies d’interventions afin de comprendre la réalité dans laquelle la personne se trouve au moment du dépistage.
Au moment de la première vague, des travailleurs sociaux étaient présents à la clinique Chauveau. Mais avec le retour aux activités régulières, dans les CLSC notamment, les travailleurs sociaux ont dû retourner à leurs suivis auprès de la population. Mais les besoins de pouvoir déceler la détresse étaient toujours présents. On a donné des outils aux professionnels de dépistage de la clinique afin d’identifier la détresse psychologique à partir de signes pour aiguiller la personne vers les bonnes ressources, précise la conseillère en soins infirmiers.
Les conséquences de la pandémie
Valérie ajoute également que le dépistage prend à peine cinq minutes. Mais ces cinq minutes peuvent servir à prendre en considération les effets globaux de la crise sanitaire sur les individus. Les gens vivent encore les conséquences du confinement du printemps dernier. La distanciation physique a mené pour certains à l’isolement, au sentiment d’inutilité après une perte de travail, à la perte du rôle social et ainsi à une certaine perte de sens qui peut mener à la détresse psychologique.
Pour Valérie, la formation était une occasion parfaite pour aborder la santé mentale et l’expertise de l’IUSMM en dehors du terrain habituel. Parler de santé mentale, ça touche tout le monde.
Elle salue l’initiative de la chef de service de la clinique de dépistage Chauveau, Fabiola Vancol-Fable, d’avoir écouté les besoins du personnel de la clinique et trouvé les ressources pour y répondre. La meilleure façon d’avoir des soins de qualité, c’est d’écouter les équipes sur le terrain. C’est aussi une stratégie de rétention du personnel, croit Valérie.
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