Aujourd’hui, c’est au tour d’Alexe Bilodeau-Houle, doctorante en psychologie, de nous ouvrir les portes de son univers. On se donne rendez-vous au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CR-IUSMM) où elle mène ses recherches sur la vulnérabilité et la résilience d’enfants dont un parent a vécu un événement traumatique.

On se transporte quelques années plus tôt. Alors étudiante au baccalauréat en psychologie, Alexe fait du bénévolat à Suicide Action Montréal et travaille en tant qu’intervenante dans une ressource d’hébergement pour femmes en difficulté de Montréal. De ses échanges avec les usagers, elle tire le constat que les problèmes de santé mentale sont souvent présents dans les familles des personnes qui en souffrent. Dès lors, elle s’intéresse à la transmission intergénérationnelle des troubles de santé mentale.  

Déterminée à consacrer sa carrière à la recherche en santé mentale, Alexe est admise en 2019 au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal. Sous la supervision de Marie-France Marin, chercheuse en neurosciences au CR-IUSMM, elle s’intéresse à la composante familiale du stress post-traumatique. Pour nous, aujourd’hui, elle se prête à l’exercice des questions-réponses.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos recherches ?

Dans le cadre de ma maîtrise, sous la supervision de Marie-France Marin, j’ai travaillé au développement d’un protocole qu’on utilise aujourd’hui pour évaluer la transmission de la peur dans des familles où les parents ont un problème de santé mentale lié à la peur. Actuellement, on cherche à savoir si l’apprentissage de la peur par les enfants est différent si leur mère a vécu, ou non, un événement traumatique interpersonnel au cours de sa vie, comme une agression sexuelle, une agression physique, une agression au travail ou de la violence conjugale.

Pourquoi est-ce si important de faire la recherche en santé mentale ?

La recherche, c’est ce qu’on ne voit pas, mais c’est à la base d’énormément des connaissances. L’être humain est un sujet très compliqué à étudier, étant donné tout ce qu’on doit prendre en compte sur lui : la biologie, la génétique, la personnalité, les biais, l’environnement, etc. La santé mentale, particulièrement, ne peut être comprise que si beaucoup de chercheurs issus de différentes disciplines s’y attaquent.

Et que dire de la place des femmes en recherche ?

Les femmes sont de plus en plus présentes dans le domaine de la recherche, mais elles doivent encore faire face à des obstacles. De façon générale, pour les chercheurs qui veulent devenir professeurs, on demande à ce qu’ils fassent un postdoctorat dans un laboratoire à l’étranger. À cette étape, il peut devenir plus compliqué pour une femme qui souhaite fonder une famille de poursuivre les études, compte tenu de la grossesse et des soins périnataux. Je remarque toutefois que des efforts sont mis en place et je me réjouis d’avoir des modèles comme ma directrice Marie-France Marin et celle qui a été sa directrice, Sonia Lupien. Elles ont toutes les deux une famille et excellent en recherche.

Vous êtes maman d’un enfant âgé entre 8 et 16 ans et avez vécu un événement traumatique interpersonnel (violence conjugale, agression sexuelle, agression physique au travail ou ailleurs, etc.) ? Pour une compensation financière à hauteur de 270 $ pour vous et de 140 $ en cartes-cadeaux pour votre jeune, contribuez à l’avancement de la recherche en participant au projet d’Alexe. Pour plus d’informations : etude.observation.2017.cemtl@ssss.gouv.qc.ca


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