En prévention du suicide, tout le monde a un rôle à jouer. Geneviève et Marie contribuent à la cause en occupant un rôle essentiel au sein de notre CIUSSS, celui de formatrices internes.
Éducateurs spécialisés, travailleurs sociaux, psychologues, psychoéducateurs, ergothérapeutes, pairs aidants, vous êtes plus de 180 à avoir foulé la salle de classe de Marie et Geneviève. Par leur enseignement, la psychoéducatrice et la travailleuse sociale ont à cœur d’outiller nos intervenants pour réduire le nombre de personnes qui décèdent par suicide et celles qui, par ricochet, en sont affectées.
À mon tour, je les ai rencontrées à l’occasion de la 33e Semaine de prévention du suicide. Ces deux femmes complices, chaleureuses et expérimentées m’ont permis d’en apprendre davantage sur le sujet. Voici le fruit de notre rencontre.
Geneviève : La formation donne le cadre qui sécurise les intervenants pour évaluer et intervenir auprès de la population. Elle les rend plus à l’aise pour poser la question importante – « as-tu des idées suicidaires ? » – et agir ensuite.
Marie : Une autre chose qu’on enseigne dans la formation, c’est que notre travail en tant qu’intervenant va au-delà de l’évaluation et de la gestion des risques. Notre travail, c’est aussi de reconnecter la personne qui a des idées suicidaires avec des lueurs d’espoir. La formation est importante parce qu’elle a un effet boule de neige : les gens qu’on forme sont plus conscients et attentifs à plusieurs aspects de la problématique du suicide et en parlent à leurs collègues.
G : Oui ! J’en ai notamment appris sur l’étiologie (l’étude des causes) du suicide. Cela est multifactoriel ; qu’on ne peut pas associer le suicide d’une personne à une seule cause, comme on le dépeint souvent dans les médias.
M : À chaque formation qu’on donne, on reçoit des gens qui interviennent dans différents milieux. Il y a une grande richesse d’échanges dans les groupes hétérogènes : on apprend sans cesse d’eux et de leurs expériences sur le terrain.
M : La pression est grande sur les professionnels de la santé. Il faut être attentif à ce qui se passe en soi, avoir une vie équilibrée et laisser de la place aux choses qui nous rendent heureux pour être capables de recevoir la douleur des autres.
G : J’ajouterais qu’il ne faut pas rester seul quand on apprend qu’une personne a des idées suicidaires. L’intervention en contexte suicidaire est une gestion de risque. Il faut travailler avec d’autres professionnels et avec l’usager lui-même.
M : On a tous des croyances et des préjugés qui nous portent à croire que certains groupes sont à l’abri des idées suicidaires. En réalité, ça touche tout le monde, le suicide. Il faut être sensible à ça !
G : Il faut savoir aller chercher de l’aide quand on vit de la détresse pour prévenir le suicide d’abord pour soi et pour poursuivre notre mission d’aider les gens à retrouver leur équilibre. On a tous un rôle à jouer en tant qu’intervenant, en détectant la détresse chez soi d’abord et ceux qui nous entourent, en se montrant disponible et en adoptant une attitude de non-jugement quand les gens parlent suicide.
Geneviève et Marie peuvent être fières de doter les intervenants de notre CIUSSS de moyens concrets pour faire face au grand défi de la prévention du suicide. Laissons leur mobilisation nous inciter et nous inspirer tous à y prendre part.
Vous vous inquiétez pour un collègue ou un proche ? Vous pensez au suicide ? Vous vivez un deuil suite à un suicide ? Composez le 1-866-APELLE ou visitez le site Suicide.ca pour échanger gratuitement, confidentiellement et en tout temps avec des professionnels.
Vous vivez une situation de crise et habitez dans l’Est de Montréal ? L’équipe mobile Résolution est disponible pour vous soutenir grâce à l’écoute des intervenants : 514 351-9592.
N’oubliez pas : en tant qu’employé, vous avez accès aux ressources professionnelles du Programme d’aide aux employés et à la famille (PAEF) pour du soutien concernant des difficultés personnelles et professionnelles : 1 800 361-2433 et à celles des Premiers soins Psychologiques (PSP) si vous vivez une détresse psychologique ou un événement hautement perturbant : 514 618-1426.
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