Notre série Dans la peau d’un autre souhaite vous présenter des employés qui ont dû chausser rapidement des souliers qu’ils ne connaissaient pas. En quelques jours, ces employés se sont retrouvés hors de leur zone de confort. Portraits de ces employés qui ont embarqué dans leurs nouvelles fonctions liées à la COVID-19.
Quel était votre poste, vos tâches avant la pandémie?
Travailleuse sociale au programme d’Intervention précoce de la Direction DI-TSA-DP, mes tâches consistaient à offrir un soutien psychosocial aux familles ayant un enfant âgé entre 0-7 ans présentant des difficultés développementales découlant de divers diagnostics associés (déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme, déficience physique, etc.).
Essentiellement, il s’agit de les accompagner et de les aider à vivre avec les impacts occasionnés par les difficultés de leur enfant dans leurs différentes sphères de fonctionnement (personnelle, conjugale, familiale, professionnelle, sociale). Mon rôle d’intervenant-pivot est également de coordonner l’ensemble des services/partenaires impliqués dans leur vie afin que les services fassent sens pour la famille et demeurent complémentaires.
Quel est votre poste, vos tâches aujourd’hui?
J’ai été délestée à l’équipe de projet coordonnant la réintégration des proches aidants dans les 15 CHSLD de notre organisation. Mes tâches consistent à contacter les proches aidants, les soutenir au besoin, leur expliquer les procédures à suivre pour réintégrer leur proche et coordonner le volet des inscriptions aux formations leur étant adressées.
J’assure également le lien avec les différents répondants des CHSLD ayant comme mandat d’accompagner les proches aidants à même leurs établissements lors de leurs visites. Il est également de ma responsabilité d’assurer la mise à jour de la liste centralisée des proches aidants.
Quels ont été les plus grands défis de ce changement? Les difficultés auxquelles vous avez pu être confrontée?
Le plus grand défi dans ce nouveau mandat a été le volume des proches aidants à contacter dans un court laps de temps. Chaque appel pouvait prendre plusieurs minutes dépendemment du soutien requis à ce moment. Il fallait de l’écoute quant aux réactions vécues et propres à chaque proche aidant lors de l’annonce de la réintégration possible en CHSLD. La crainte, la culpabilité, la détresse associée à leur décision de réintégrer ou non leur visite n’était pas à négliger mais à accueillir lorsque nécessaire.
De quelle manière avez-vous pu mettre en pratique votre expertise dans votre nouvel environnement?
Mes compétences en relation d’aide me servent grandement dans ce nouveau mandat. Accueillir la détresse, la colère, la tristesse, la peur et désamorcer lorsque nécessaire fait partie de mon quotidien comme travailleuse sociale. J’ai donc pu mettre à profit mon expertise.
Avez-vous une belle expérience COVID-19 à raconter?
Plusieurs proches aidants m’ont rappelée pour me faire part de leur reconnaissance quant à la formation reçue et à leur accueil en CHSLD. Je me sens choyée d’avoir pu contribuer à leur retour auprès de leurs proches qui ont grandement besoin de leur soutien.