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Ceci n’est pas une décoration d’Halloween

Un squelette sur une table d’examen, des serviettes roulées, piquées à la canule artérielle, des tubes de prélèvement multicolores… Ce ne sont pas des décorations d’Halloween, mais bien une formation pour les infirmières délestées aux soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

L’équipe de formation des soins intensifs se prépare à la deuxième vague de la pandémie qui pourrait se détériorer. Pour ce faire, ils forment des infirmières, qui proviennent notamment de groupes de médecine familiale, des CLSC, des services courants et des cliniques externes, afin qu’elles viennent en renfort au cas où les cas de COVID-19 aux soins intensifs viendraient à augmenter.

Le délestage, soit de réattribuer des travailleurs d’un service moins achalandé vers un service qui a de grands besoins, a été une façon de passer à travers la première vague de la pandémie. Ainsi, des professionnelles de la santé ont été déplacés des services jeunesse à des CHSLD ou encore de la médecine d’un jour aux soins intensifs, par exemple.

Marjolène Dimarzio, formatrice et infirmière clinicienne aux soins intensifs, accompagne une infirmière dans l’ordre des prélèvements.

Délestage 2.0

Pendant la première vague, le délestage s’est fait rapidement pour combler les besoins criants. Le personnel a parfois vécu ces changements avec difficultés. Pour améliorer l’expérience pour la deuxième vague, l’équipe des soins intensifs a décidé de préparer à l’avance les infirmières qui pourraient être délestées.

Elles ont eu quelques heures de formation théoriques en première vague. Il fallait faire mieux pour leur offrir une expérience de travail plus humaine et rassurante. Nous sommes partis du modèle leader-novice pour permettre une formation plus courte, mais quand même efficace et agréable.

Laetitia Royer, conseillère cadre soins infirmiers-soins critiques et médecine spécialisée

Une formation bonifiée

Ainsi, au lieu d’avoir une formation théorique d’à peine quelques heures, les infirmières identifiées pour le délestage ont dix jours de formation. Une journée sur les protocoles hospitaliers en soins infirmiers, quatre jours de théories en soins critiques et deux jours d’ateliers et de manipulation du matériel.

Par la suite, les infirmières seront en observation pendant trois jours. Elles suivront une infirmière expérimentée dans son quotidien afin de se familiariser avec les lieux, avec l’équipe et les protocoles. Cette période leur permet de se familiariser avec le rôle d’une infirmière aux soins intensifs, avec les lieux, en plus d’intégrer toute la théorie vue pendant la semaine de formation, explique Laetitia Royer qui a chapeauté la formation. Ensuite, elles seront dix jours en triade avec une infirmière leader. Modèle qui a été créé lors de la première vague et qui s’est avéré être une réussite.

Nikolay Nedev a sorti le squelette du placard pour la formation.

Un retour pour Rodolfo

Rodolfo Saravalli est infirmier clinicien. Il a été délesté lors de la première vague. Il le sera aussi cet automne si les besoins le justifient. Nous avons été bien accueilli et accompagné. Il y avait beaucoup d’adaptation en pleine crise : les médicaments, les protocoles, l’état critique des patients… J’y suis resté trois mois.

Pour Rodolfo, la formation permet de rafraichir ce qu’il a appris sur le tas lors de la première vague. J’ai été quatre mois sans aller aux soins intensifs, explique celui qui travaille au Centre de soins ambulatoires comme infirmier mobile. Je connais les lieux aussi. C’est moins stressant pour moi cette fois-ci. Mais ça reste une appréhension de se replonger dans les soins critiques.

Je dois avouer que j’ai dû m’asseoir en voyant toutes ces aiguilles…

Créer un lien de confiance

Ainsi, depuis une dizaine de jours, les trois formateurs ont appris à connaître les 13 infirmières qui seront délestées si les hospitalisations augmentent dans les prochaines semaines. On a créé un lien de confiance avec eux. On voulait qu’elles soient à l’aise de nous parler si elles rencontraient des difficultés lors du délestage, assure Laetitia.

Laetitia sent que les infirmières sont rassurées et même intéressées malgré la réticence de certaines au départ. Les soins intensifs ont quand même réussi à retenir cinq infirmières qui avaient été délestées de la première vague. On souhaite qu’elles aient une bonne expérience de travail, malgré les circonstances.

Les formateurs : Laetitia Royer, Marjolène Dimarzio et Nikolay Nedev

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