St-Jean-de-Dieu

Cléophée Têtu est décédée le 22 novembre 1891, il y a 128 ans cette année. Portant le nom de Thérèse-de-Jésus à 22 ans, la religieuse entre chez les Soeurs de la Providence en 1846. Elle était la 18e à rejoindre ces ordres, aux côtés de la fondatrice de cette congrégation religieuse, Mère Gamelin, mieux connue sous le nom d’Émilie Gamelin.

Si on connaît bien le nom d’Émilie Gamelin, celui de Thérèse-de-Jésus est moins présent dans notre mémoire collective. Pourtant, en poursuivant le travail entamé par Émilie Gamelin, elle a signé la naissance de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Une forte gestionnaire

Dès son entrée dans la congrégation, les besoins sont grands à Montréal. Les épidémies de typhus et de choléra font rage, notamment chez les nouveaux immigrants irlandais. Si bien qu’on doit fonder des établissements temporaires pour héberger les malades et prendre soin des nombreux orphelins. C’est ainsi qu’en 1849, à peine trois ans après avoir prononcé ses voeux, elle devient officière de l’Hôpital Saint-Camille, pour les malades du choléra, et supérieure de l’Hospice Saint-Jérôme-Émilien, pour les orphelins.

Émilie Gamelin meurt du choléra en 1851. Thérèse-de-Jésus est rapidement reconnue pour ses talents de leader et d’organisatrice dans la congrégation. En 1854, elle est envoyée aux États-Unis pour mettre sur pied un orphelinat dans le Vermont. Puis au Chili où elle passera les six années suivantes.

Son engagement pour Saint-Jean-de-Dieu

De retour au Québec, elle marque l’histoire le 4 octobre 1873. Elle signe alors, à titre de mandataire des Soeurs de la Providence, un acte notarié avec le Premier ministre de l’époque, Gédéon Ouimet, pour la construction et la gestion d’un asile d’aliénés à Longue-Pointe.

À peine deux ans plus tard, après un voyage au Mount Hope Retreat à Baltimore pour s’inspirer de l’architecture, l’édifice est béni et inauguré. Plus de 400 patients y sont transférés dès la première année. Une somme de 100$ par patient est accordée par le gouvernement à la congrégation pour tenir l’établissement. En 1889, l’établissement compte 1246 patients, trois fois plus qu’à son inauguration 14 ans plus tôt.

Dans un rapport, la supérieure affirme que la proportion de guérison des patients est de 43.81%, en incluant notamment des traitements d’hydrothérapie, bien populaires à l’époque.

Nommée supérieure de l’établissement, elle était appréciée de tous. Gardiens, consœurs et patients soulignaient son anniversaire, le 3 décembre, chaque année.

Une fin de vie éprouvante

En 1889, après une longue tournée dans une quarantaine d’asiles d’Europe, des États-Unis et du Canada, elle attrape l’influenza qui la garde au lit plusieurs mois. En 1890, elle écrit les notes de son voyage fait avec des médecins, une consoeur et l’avocat de la congrégation. Ces notes serviront à la mise en place de bâtiments temporaires après le foudroyant incendie de mai 1890.

Ce drame est l’incendie le plus meurtrier de Montréal encore à ce jour avec 86 victimes et 1200 personnes à relocaliser. En deux semaines, les plans des bâtiments temporaires étaient prêts. À peine trois mois plus tard, la supérieure accueille les patients dans les quatorze bâtiments peinturés en rouge. Les bâtiments de pierre tels qu’on connaît aujourd’hui ont été érigés en 1901.

Thérèse-de-Jésus s’éteint le 22 novembre 1891 à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu où elle aura passé 16 ans de travail acharné.

Sources:
Échos d’Émilie
Ville de Montréal
Atelier d’histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
Dictionnaire biographique du Canada

Abonnez-vous au journal Le Fil sans frais

Partager cet article

Deprecated: Directive 'allow_url_include' is deprecated in Unknown on line 0