Vous le lisez depuis plusieurs semaines déjà, un virus d’allure grippal se propage partout dans le monde, et aussi au Québec. D’où vient-il? Pourquoi arrive-t-on à une pandémie? J’ai assisté à la conférence du docteur Marc Laroche, microbiologiste-infectiologue et officier à la prévention et au contrôle des infections au CIUSSS pour mieux comprendre.
Un virus à couronne
Le coronavirus est une famille de virus qui, regardés au microscope, possèdent des antennes avec des petites boules au bout. Comme si c’était des couronnes.
Sa distribution est globale. Plusieurs virus à couronne sont connus : le fameux SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en fait partie, tout comme le syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Mais chacun de ces virus a une façon différente de se rendre à l’humain. La chauve-souris reste un vecteur important dans les trois cas mentionnés.
C’est la faute au pangolin
Si une sorte de chat sauvage, la civette, était l’hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’humain pour le SRAS, le dromadaire joue le même rôle pour le syndrome respiratoire du Moyen-Orient.
Et pour le virus actuel, appelé SRAS-CoV-2? Le pangolin. Une sorte de fourmilier à écailles prisé pour sa viande et ses propriétés thérapeutiques dans la médecine traditionnelle asiatique.
D’ailleurs, selon la conférence de Dr Laroche, les écailles du cou du pangolin seraient utilisées en médecine traditionnelle pour les infections pulmonaires. Un peu ironique, vous trouvez pas?
Le pangolin est une espèce menacée d’extinction à cause du braconnage, pour sa viande et ses propriétés thérapeutiques… et cause une pandémie! Une petite revanche pour cet animal méconnu.
De l’animal à l’humain
Dans les derniers mois, le virus à couronne SRAS-CoV-2 a fait le saut entre le pangolin et l’humain. Comme on ignorait tout de ce virus, on apprend à le connaître à grande vitesse.
On sait que cette petite bête se transmet par gouttelettes. Il ne semble pas être aussi contagieux que d’autres virus qui se transmettent par les voies aériennes, comme la rougeole, par exemple.
L’enjeu est que ce virus donne en majorité des symptômes d’allure grippale mineure. Donc on peut penser avoir un banal rhume et aller au travail, à l’épicerie, au cinéma… Et laisser une trace couronnée un peu partout sur notre chemin.
Les personnes plus vulnérables avec des maladies chroniques et les personnes âgées risquent davantage de développer une infection plus sévère, comme une pneumonie.
D’où l’importance de protéger les plus vulnérables, ceux que nous soignons et dont prenons soin tous les jours.
Historique
31 décembre 2019 | L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est informée d’un cas de pneumonie de cause indéterminée à la ville de Wuham, dans la province de Hubei, au centre de la Chine |
7 janvier 2020 | Les autorités chinoises annoncent l’identification d’un nouveau coronavirus. |
11 janvier 2020 | Un lien est établi entre le nouveau coronavirus et le marché de fruits de mer de Huanan. |
12 janvier 2020 | La séquence génétique du virus est partagée (nécessaire pour développer un test diagnostique) |
13 janvier 2020 | Premier cas de coronavirus importé de Wuhan annoncé en Thaïlande |
15 janvier 2020 | Premier cas de COVID-19 au Japon |
22 janvier 2020 | Premier cas de COVID-19 signalé aux États-Unis |
25 janvier 2020 | Premier cas de COVID-19 signalé au Canada |
30 janvier 2020 | L’OMS déclare une urgence de santé publique de portée mondiale. |
28 février 2020 | Premier cas de COVID-19 au Québec |
11 mars 2020 | L’OMS qualifie l’épidémie de COVID-19 de pandémie |
Source : Conférence de Dr Marc Laroche, microbiologiste-infectiologue et officier à la prévention et au contrôle des infections au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, donnée le 11 mars 2020 à l’Hôpital Santa Cabrini.
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