Au CHSLD Marie-Curie-Slodowska, des cours de polonais pensés par et pour le personnel sont désormais offerts.
Sur le coup de 15 h, tous les mercredis, la salle de réunion du CHSLD Marie-Curie-Slodowska se transforme en une salle de classe. Le temps d’une heure toujours trop vite passée, Alicja et Mariola mettent leurs activités de préposées aux bénéficiaires (PAB) en pause pour enseigner leur langue maternelle à quelques collègues, avec leur douce humanité. En insistant sur le vocabulaire propre au travail en CHSLD, elles ont 4 mois pour les initier au polonais.
Près de 60 ans après l’inauguration du CHSLD Marie-Curie Sklodowska, la culture polonaise y est encore bien vivante. On le sent dans les cuisines et on l’entend dans les corridors. Ici, la majorité des résidents sont originaires d’Europe de l’Est et nombre d’entre eux ne parlent que le polonais. « Avec le temps, bien souvent, les personnes âgées reviennent à leur langue maternelle et délaissent leurs langues secondes », explique Alicja. On imagine sans peine le défi que ça représente pour les employés qui ne parlent pas le polonais. Mais « les gens sont ici pour rester », me dit-on, pour l’ambiance chaleureuse qui y règne. Et ils sont bien décidés à apprendre !
Cet hiver, mue par la volonté de mieux comprendre et mieux se faire comprendre, une première cohorte de dix PAB a entrepris d’apprendre le polonais. Paula est du nombre : « Il faut savoir bien communiquer avec les résidents pour répondre au mieux à leurs besoins. » Bernard, son collègue de travail et de classe, ajoute : « Aux résidents, on doit de l’amour, du respect, de la tendresse, mais aussi et surtout de la communication. » Pour tous les deux, dont la langue maternelle est respectivement l’espagnol et le créole, les cours de polonais sont aussi une opportunité d’apprentissage excitante à laquelle participent d’ailleurs les résidents. « Ils nous corrigent et nous encouragent ! »
« Il y a déjà une liste d’attente pour les prochains cours », me dit Alicja, le sourire aux lèvres. Elle est fière et reconnaissante envers ses collègues motivés : « Apprendre le polonais, ce n’est pas facile. C’est une langue qui exige beaucoup de travail. Je suis fière d’eux, et je leur dis Dzięki ! »
À lire aussi :