Jeanne Le-ber

Indéniablement, quand on fait des recherches historiques, on en vient à la création de Montréal. Vous savez, au moment où la religion catholique prenait beaucoup de place. Et il y a des liens avec plusieurs personnages qui ont marqué la ville et le nom de nos installations.

Jeanne Le Ber est née le 4 janvier 1662 à Montréal. Sa famille est l’une des plus fortunées de Nouvelle-France. Son parrain est Paul Chomedey de Maisonneuve et sa marraine, Jeanne Mance. On voit que la famille était assez branchée sur le pouvoir! On s’entend qu’à l’époque, Ville-Marie comptait environ 500 habitants!

Elle fait ses études chez les Ursulines à Québec, puis revient à Montréal. Sa dot représente une somme très alléchante de 50 000 écus pour bien des partis masculins de la ville. Mais Jeanne a choisi de ne pas se marier, malgré les offres. Le décès de son amie Marie-Catherine Charly, entrée chez les Soeurs de la Congrégation Notre-Dame de Montréal, l’a bouleversée à un point où elle demande la réclusion.

Une vie de solitude

À 18 ans, elle demande conseil à un jeune prêtre sulpicien, François de Séguenot. Elle a l’embarras du choix de joindre les congrégations religieuses présentes à Montréal : les Ursulines, Hospitalières ou joindre la Congrégation de Notre-Dame, dirigée par son amie Marguerite Bourgeoys. Pourtant, elle ne semble pas vouloir se joindre à une communauté religieuse.

Surnommée l’Ange de Ville-Marie, Jeanne Le Ber quitte sa chambre de la maison paternelle uniquement pour aller à la messe chaque jour. À 33 ans, elle quitte sa famille pour joindre la maison de la Congrégation Notre-Dame. Le couvent de la Congrégation a été la proie des flammes et elle finance les travaux de reconstruction en échange de trois pièces adjacentes à la Chapelle où elle vit jusqu’à sa mort.

Une bienfaitrice de Montréal

Comme elle fait voeu de pauvreté, sa fortune fait oeuvre utile dans la création de Montréal. Les pauvres, les oeuvres religieuses, la Congrégation de Notre-Dame et l’éducation des jeunes filles sont les principales causes soutenues par Jeanne Le Ber.

Outre le temps dévoué à la prière, Jeanne Le Ber brode des pièces destinées à des vêtements liturgiques et des ornements d’autel, toujours exposés à la Basilique Notre-Dame et à la Maison Saint-Gabriel.

Elle meurt d’une pneumonie à l’âge de 52 ans, après avoir vécu 34 ans de réclusion, dans le silence complet. Ses restes sont à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, dans le Vieux-Montréal. En 2015, des procédures sont entamées en vue de canoniser Jeanne Le Ber. Les démarches sont désormais entre les mains du Vatican.

Une mission toujours vivante

Dans l’Est de Montréal, le monastère Notre-Dame de l’Annonciation, enclavé dans le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, garde la vie de Jeanne Le Ber vivante. La vie de la communauté des 22 Recluses Missionnaires est inspirée par la vie de la recluse Jeanne Le Ber, vivant dans l’adoration et le silence. Le monastère Notre-Dame de l’Annonciation propose même de vivre un moment de réclusion à quiconque veut vivre le silence.

 Chaque année, le 5 août, jour d’anniversaire de l’entrée en réclusion de Jeanne Le Ber,
la communauté entoure le reclusoir-niche de Jeanne.
Les Recluses Missionnaires

Sources:
Ville-Marie Express
Les Recluses Missionnaires
Musée Marguerite-Bourgeoys
Dictionnaire biographique du Canada

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