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L’expertise du service de transport

Il faut se lever tôt pour suivre Pierre au transport. Dès 7h, il inspecte son camion devant le hangar de l’IUSMM. J’ai passé quelques heures avec lui, à bord de son camion.

Il n’est pas 8h que Pierre se présente à l’HMR récupérer deux palettes de fournitures destinées au Pavillon Rosemont, de l’autre côté de la rue. «Comme il n’y a pas vraiment d’entrepôt au Pavillon Rosemont, on livre chaque jour des fournitures. C’est ma routine avant toute autre route de la journée.»

Retour à l’IUSMM, Pierre vient chercher sa feuille de route de la journée. Tout y est inscrit: le point de départ, la marchandise à livrer et le point d’arriver. Il doit noter l’heure où il prend et livre les marchandises. «Si la marchandise est de l’équipement de protection individuelle, il faut une signature pour recevoir la commande», explique-t-il.

Au moment où le camion se dirige entre des bâtiments de l’IUSMM, un renard nous regarde furtivement avant de s’enfuir. «Il y en avait neuf ce printemps! Ils étaient cachés sous un cabanon.»

Visite à la répartition

Dans un bâtiment modulaire annexé au pavillon Bédard, plusieurs répartitrices prennent les appels. «Il y a quelqu’un au transport entre 6h le matin et minuit le soir. Ensuite, on classe les besoins de transport selon les catégories et les priorités. Les répartitrices bâtissent des routes pour chaque camion en fonction de ces facteurs», explique Luc Morin, chef de secteur Transport.

Un pompier à la retraite

La journée débute avec un transport du secteur alimentaire. Une surprise attend Pierre qui ne peut pas passer avec le camion à cause de construction devant le débarcadaire. Il faudra ainsi décharger à un autre endroit en s’assurant que tout ira à bon port. «J’ai travaillé 30 ans comme pompier à Montréal. Des urgences, j’en ai géré toute ma vie. Il n’y a rien d’impossible, il faut juste savoir et planifier comment le faire», dit-il d’un ton déterminé.

Ainsi, il recule habilement pour se glisser vers une autre porte de débarquement. On voit ainsi que le maniement d’un camion n’a pas de secret pour lui. «J’habite l’Est depuis 30 ans. Je connais toutes les rues. Et pour avoir conduit des camions de pompier sur le plateau, je connais mes distances!», lance-t-il en riant.

Pour lui, travailler pour le CIUSSS est une après carrière. «Comme pompier, j’ai conduit des camions toute ma vie. Je voulais m’occuper quelques jours par semaine après trois ans à la retraite. J’ai accepté de travailler à temps plein pour la pandémie. De toute façon, qu’est-ce que j’aurais fait à la maison en confinement? Aussi bien travailler et se rendre utile!»

Ce que la pandémie a changé

Pierre est arrivé comme chauffeur à temps partiel au printemps 2019. Il voulait occuper ses journées sans travailler à temps plein. Mais la pandémie l’a surpris, comme bien d’autres. Et pour subvenir aux besoins en transport dans l’organisation, il a accepté de travailler cinq jours par semaine. «La flotte a beaucoup changé depuis la pandémie. Avant la pandémie, il n’y avait pas de transport la fin de semaine», se souvient-il.

Luc Morin acquiesce. «J’étais déjà assigné à créer un service de transport CIUSSS quand la pandémie est arrivée. Le but : être flexible et répondre aux besoins des clients internes. On tente d’éduquer le plus possible pour planifier les transports et ainsi éviter de gérer des transports en urgence. En santé, on travaille avec assez d’urgences au quotidien», explique le chef de secteur.

«On a pratiquement doublé d’effectifs depuis le début de la pandémie. Il y a le transport de dépistage et des vaccins. Encore ce matin, j’avais cinq demandes de transport de vaccins. C’est bon signe, ça veut dire qu’on vaccine!»

Luc Morin, chef de secteur Transport

Une expertise interne

La pandémie a démontré encore plus l’importance de développer un service de transport logistique à l’interne, pour éviter d’être dépendant d’un fournisseur externe. «La fiabilité est importante dans un moment aussi crucial qu’une pandémie. Les gens doivent avoir confiance en notre équipe», assure Luc Morin, qui a travaillé pendant 20 ans chez GardaWorld dans la gestion du transport de camions.

En plus du transport de biens, comme le matériel médical et non-médical, les tests de dépistage COVID, les vaccins, les prélèvements, il y a aussi le transport d’usagers entre les installations. S’ajoutent également les chauffeurs des centres de jour qui reprennent du service. «On a sept chauffeurs pour les centres de jour habituellement. Pour le moment, quatre sont mobilisés pour la reprise des activités», précise Luc Morin.

Il y a aussi la vaccination mobile qui continue d’être présente dans des endroits publics et des parcs afin d’inciter les résidants de l’Est à se faire vacciner.

On comprend que l’équipe des transports est rodée avec ses neuf cubes, ses neuf camionnettes et ses 21 minibus de transport adapté.

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