img-logo-QcCIUSSS-2-02@2x

Resserrer les mailles du filet pour prévenir les surdoses

Une multitude d’actions concrètes mène à la prévention des surdoses. Dans les dernières années, l’accessibilité des trousses de naloxone hors des établissements de santé a permis de resserrer les mailles du filet.

Jean-Bruno Caron est agent de planification, de programmation et de recherche en santé publique. Son expérience de travail, comme pair aidant, travailleur de rue, directeur d’organisme communautaire en dépendance, en plus de sa maîtrise en santé publique, lui a permis d’avoir un regard large sur la problématique des surdoses.

Sauver des vies

«Depuis longtemps, la naloxone est présente à l’urgence et dans les ambulances. Nous savons cependant qu’il est rare que les gens se rendent dans les installations. Les surdoses arrivaient avant l’arrivée des secours», explique-t-il. C’est pour cette raison qu’il fallait multiplier les points d’accès de la naloxone.

La naloxone est un médicament qui dégage les opioïdes accrochés aux récepteurs du cerveau. Ainsi, lors d’une surdose, la naloxone peut déloger l’effet nocif des drogues ingérées pour une période limitée, le temps d’évacuer la personne vers des soins de santé.

«Par contre, la crise des opioïdes a montré que les drogues sont de plus en plus puissantes. Il arrive que les injections incluses dans une seule trousse ne soient pas suffisantes. C’est la raison pour laquelle il faut agir à plusieurs niveaux pour avoir un réel impact sur la prévention des surdoses.»

Jean-Bruno Caron, agent de planification, de programmation et de recherche en santé publique

Des yeux sur le terrain

Richard Breton est patient-partenaire. Il a travaillé notamment comme pair-aidant. Il assiste également à des comités reliés aux services de dépendance et toxicomanie. Il a vu l’impact de l’accessibilité des trousses de naloxone. «La naloxone sauve des vies. Les intervenants devraient tous être formés et en avoir sur eux. C’est un filet de sécurité», assure-t-il.

Pour lui, contribuer à titre de patient-partenaire, c’est donner des outils aux autres, partager son vécu pour aider d’autres personnes. «Je suis là pour eux, pour faire respecter leurs droits. Je les encourage à s’impliquer dans leur rétablissement, à poser des questions», affirme M. Breton. Même si la pandémie a été difficile pour lui, il espère pouvoir aider d’autres personnes de nouveau.

D’autres actions concrètes

Si l’accessibilité des trousses de naloxone aide à prévenir les surdoses, Jean-Bruno croit aussi à d’autres actions. «Plus les services sont près des gens, plus ils sont susceptibles de les utiliser», explique-t-il. Partant de ce principe, il est important de connaître les différents types de profils de consommateurs afin d’adapter les services à chacun d’eux.

«Les profils ont beaucoup changé dans les dernières années. On ne peut plus penser à l’unique profil du «junkie» qui vit dans la rue. Certains travailleurs, à la suite d’une blessure par exemple, développent une dépendance de médicament de prescription. On voit aussi de plus en plus de personnes âgées. Personne n’est à l’abri en fait de développer une dépendance.»

Jean-Bruno Caron, agent de planification, de programmation et de recherche en santé publique

Les gens ayant des problèmes de consommation ont une caractéristique commune : ils utilisent peu les services de santé, mais surutilisent les services d’urgence. «Il faut créer une passerelle vers les soins en CLSC», explique Jean-Bruno. Il donne l’exemple du programme des centres d’accès au matériel d’injection (CAMI) en CLSC. «Le professionnel de la santé rencontre seul l’usager. Un sentiment de confiance peut se développer. Il y a un potentiel que cet usager retourne à d’autres services par la suite.»

Chaque action peut aider un usager à reprendre confiance. «Il faut saturer les milieux de services en réduction des méfaits. Plus on occupe tous les terrains, plus on resserre les mailles du filet. Les trousses de naloxone représentent l’une de ces mailles», croit Jean-Bruno.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a produit une carte où se trouvent les trousses de naloxone.

Vous pourriez aussi aimer

Nos enfants, créateurs d’arcs-en-ciel

Depuis quelques jours, on voit des arcs-en-ciel aux fenêtres, peints par des enfants. Cette initiative pour garder le moral permet aussi d’occuper les enfants! Je me suis prêtée au jeu avec mes enfants, en faisant de la gouache maison… En cette période inhabituelle, de nombreux enfants nous offrent un bel (...)

Inhalothérapeute jusqu’au dernier souffle

Je m’appelle Émilie. Je travaille comme inhalothérapeute depuis six ans dans la belle famille de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Même si la pandémie ajoute de la pression sur notre travail, on va s’en sortir. Mon travail est polyvalent : une journée en néonatalogie, une autre aux soins intensifs… La trentaine d’inhalothérapeutes de (...)

Spécial Jour de la Terre : les équipes du CLSC Saint-Léonard se mobilisent pour la planète

Manon Leclerc et Sabrina Tavolaro ont des valeurs environnementales bien ancrées. À la fois débrouillardes et engagées, elles représentaient le tandem parfait pour démarrer un projet de récupération des matières organiques et recyclables au CLSC Saint-Léonard. Tout a commencé lorsque des membres de l’équipe du programme Écoquartier de Saint-Léonard ont (...)