Depuis le mois de mai, une escouade de la santé et sécurité visite les équipes en centres hospitaliers et en CLSC pour assurer un environnement de travail sécuritaire en temps de pandémie. J’ai suivi deux visites, ce qui m’a permis de réaliser la complexité de certains enjeux!

Quatre duos paritaires (regroupant un conseiller du service de prévention et promotion de la santé et un délégué syndical) se sont formés depuis la fin mai. Leur mission: visiter les équipes afin de déterminer les améliorations à l’environnement de travail pour assurer la sécurité des employés dans l’organisation en lien avec la COVID-19. «Il y a des enjeux communs. Donc en les partageant, on peut trouver des solutions généralisées», explique Sophie Doré, déléguée syndicale. Chaque visite est accompagnée d’un rapport remis au gestionnaire pour assurer un suivi des améliorations à faire.

Services des activités respiratoires – Hôpital Santa Cabrini Ospedale

Le désormais omniprésent liquide hydroalcoolique trône à l’entrée de la clinique. Derrière un comptoir maintenant orné d’un plexiglas, deux postes informatiques. «C’est trop serré pour deux personnes», affirme d’emblée Nouha Boujelbane, hygiéniste du travail. Sylviane Landry, chef de service des activités respiratoires, assure que les adjointes administratives portent le masque lorsqu’elles sont à l’accueil.

«Il faut penser réaménager le milieu de travail pour respecter deux mètres de distance. C’est difficile de devoir porter le masque en tout temps», explique Nouha. Parfois, il est difficile de revoir l’aménagement, notamment à cause du manque d’espace. Le masque devient donc la solution de dernier recours. «Chaque service a ses spécificités, ses contraintes. Il faut être ingénieux pour trouver des solutions», mentionne Nouha.

Sylviane, Nouha et Sophie discutent de l’aménagement de la salle de repos des inhalothérapeutes à l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale.

Se creuser la tête en vue de l’automne

En plus d’une clinique externe, les locaux regroupent les inhalothérapeutes de tout l’hôpital. Dans la grande salle, ils déposent leur lunch et viennent se reposer. «On a dû décaler les heures de repas. Ils sont trop nombreux pour respecter le deux mètres dans la salle de repos», explique Sylviane.

Les inhalothérapeutes sont au coeur des activités de la pandémie. Il y en a une trentaine dans l’hôpital, sur tous les étages. À l’automne, il y aura aussi des stagiaires puisque le recrutement passe principalement par les stages. «Avec la pandémie, il a fallu augmenter le personnel pour éviter le déplacement des inhalothérapeutes dans les différentes zones. On fait les stations visuelles opérationnelles par visioconférence et par courriel. Il faut éviter que le personnel soit malade!», explique Sylviane, ajoutant que les inhalothérapeutes sont une profession où il faut recruter davantage.

Un combat invisible

À l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, l’équipe des agents d’intervention a aussi vécu des changements dans leur quotidien pendant la pandémie. «Il a fallu former tous les agents le plus rapidement possible à la prévention et le contrôle des infections. Le port de l’équipement de protection individuelle en situation de crise en santé mentale peut apporter des défis particuliers», explique Simon Roy, adjoint au chef d’équipe.

Simon, Philippe-André, Benoît et Jocelyne arpentent les couloirs de l’IUSMM pour visiter les locaux où les agents d’intervention peuvent se reposer.

Les agents d’intervention sont formés pour résoudre les crises par la parole. Mais quand une visière s’ajoute dans la conversation, il peut être plus difficile d’établir la communication. «Il faut prendre nos précautions. Parfois, on doit mettre l’EPI en courant vers l’intervention», explique-t-il.

Une station de décontamination a même été mise en place dans les cas exceptionnels où l’intervention devait se faire sans possibilité de protéger les agents. Comme toutes les autres équipes, les espaces communs pour les pauses et les repas sont trop petits pour regrouper tout le monde en même temps. D’autres locaux ont été mis à la disposition pour les repas comme des salles de conférence et même la fameuse salle des loisirs de l’Institut où on retrouve des tables de billard et une allée de quilles qui date d’une autre époque. On a même installé des tables de pique-nique dehors, avec l’arrivée du beau temps.

Des interventions différentes

Non seulement la COVID-19 a modifié les interventions des agents, mais il y avait aussi des changements dans les transports pour le tribunal administratif du Québec dont les audiences sont devenues virtuelles. Les agents devaient aussi assister le personnel soignant dans le dépistage de la COVID-19 chez des patients qui collaborent moins aux soins.

«C’est sûr qu’on a aussi eu davantage d’appels de patients qui étaient à bout du confinement», avoue Simon. Les sorties sont désormais possibles pour les patients de l’Institut, toutefois en groupe plus restreints. D’ailleurs, on peut voir les patients souriants retrouver la chaleur des rayons de juin sur le terrain de l’Institut.

Vous désirez recevoir une équipe de l’ESSTcouade dans votre milieu ? Le gestionnaire du secteur doit acheminer une demande par courriel à l’adresse suivante: sante_prevention.cemtl@ssss.gouv.qc.ca

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