Syndicat

Le 13 novembre dernier a eu lieu la première assemblée annuelle du syndicat depuis la signature de la nouvelle convention collective locale en février 2019. Une centaine de personnes étaient réunies pour cette assemblée générale. Les budgets, orientations et enjeux ont été abordés. J’ai voulu en discuter avec Éric Clermont, vice-président catégorie 2 pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal – CSN.

L’organisation est encore jeune. Créée en juin 2017, son défi était de taille : fusionner 10 accréditations syndicales bien établies avec chacune sa culture syndicale. «On peut dire qu’on y arrive», avoue fièrement Éric Clermont. Si l’assemblée générale annuelle était la première depuis la nouvelle convention collective locale, il y a bien eu d’autres assemblées pour parler de sujets plus précis comme les assurances collectives ou la négociation nationale qui se met en branle cet automne. Leurs priorités : le salaire, l’attraction et la rétention du personnel ainsi que les conditions de travail.

Une jeune et grosse organisation

Depuis 2017, la nouvelle organisation syndicale est la deuxième en importance au Québec après celle du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Elle représente 7900 membres, des employés des catégories 2 et 3. « Il y a un enjeu démocratique important pour rester proche des membres, de leurs besoins qui sont spécifiques à chaque installation», explique le préposé aux bénéficiaires qui travaille habituellement à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, libéré à temps complet.

C’est la raison pour laquelle la structure syndicale se veut décentralisée actuellement avec ses 7 équipes dans 11 bureaux différents. «À la fusion des syndicats, même si on a des réalités quotidiennes différentes, on avait le même objectif : garder les services de proximité auprès des membres. C’est la raison pour laquelle il y a une équipe syndicale par ancienne structure CSSS, une pour chaque hôpital et une pour le CHSLD Polonais qui a une spécificité culturelle et linguistique.» D’ailleurs, l’Hôpital Santa Cabrini et le CHSLD Dante sont également ensemble pour reconnaître aussi leur spécificité culturelle et linguistique.

C’est quoi les services syndicaux?

Moi-même employée syndiquée depuis un an, je dois avouer que je ne connais pas trop la bibitte syndicale. Éric Clermont m’a patiemment expliqué leur rôle. «On est là pour donner toute information en lien avec le contrat de travail, soit la convention collective locale et nationale. On peut aider les syndiqués dans l’interprétation de la convention collective selon leur réalité. On offre aussi de la représentation selon les griefs et un service de santé et sécurité au travail.»

Le syndicat accompagne aussi les travailleurs lors de l’ouverture d’un dossier disciplinaire. Il y a aussi des services juridiques dans le cas d’arbitrage.

Des comités pour chaque sujet

L’organisation syndicale de 30 employés à temps plein a des comités très précis : santé et sécurité au travail, griefs, entraide, interculturel, information et mobilisation. «Il y a des défis d’harmonisation et de cohésion des pratiques dans les installations. Mais on met des efforts soutenus pour se parler chaque deux semaines dans les cas de griefs et de la santé-sécurité et garder des alignements communs.»

D’autres comités ad hoc peuvent se créer selon les enjeux. «Il y a eu un comité pour les soins à domicile où on a fait une enquête terrain des conditions de travail. On souhaite travailler à apporter des données et des solutions pour améliorer les conditions de travail des travailleurs, pas seulement être dans la contestation.»

Joueur majeur au sein du CIUSSS

Avec 7900 membres, l’organisation syndicale détient un statut important pour interpeller la direction et le conseil d’administration. «Les canaux de communication sont ouverts. Les discussions sont bonnes, même si on n’est pas toujours d’accord», avoue le vice-président.

Dans les prochaines années, la structure syndicale est à revoir pour refléter le CIUSSS dans son ensemble plutôt que les installations individuellement. «C’est un grand défi de faire évoluer la structure syndicale pour rejoindre les besoins de tous les membres. Il y a aussi la mémoire organisationnelle à conserver. Beaucoup de membres et d’officiers prendront leur retraite prochainement. Il faut assurer la relève!».

Il y a donc des formations syndicales et même des stages pour assurer une relève, pour intéresser les jeunes à la démocratie syndicale.

La notion de changements technologiques apparaît aussi comme un enjeu de taille. «L’utilisation de plateformes en ligne pour les horaires, les activités de remplacement, c’est bénéfique pour la jeune génération qui est habituée à ce mode de communication. Mais pour d’autres, c’est un choc! Il faut être capable de répondre à cette demande aussi.»

L’information, la clé

À travers tous ces défis, la vulgarisation des enjeux est le thème central. «Il faut intéresser les membres à des questions qui leur semblent parfois abstraites, notamment en lien avec la négociation nationale qui s’amorce. Comme travailleur, on se sent souvent loin et on ne mesure pas l’impact réel des négociations.» Ainsi, pour Éric Clermont et l’ensemble des officiers syndicaux, c’est un travail constant… «Ça n’arrête jamais!»

Dans les prochaines semaines, nous irons jaser avec les autres syndicats de travailleur de notre organisation.

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