Refuge - Journal Le Fil

Récemment, j’ai rencontré Josée Lafrenière au refuge d’hébergement d’urgence CAP-CARE situé dans l’aréna de l’ancien YMCA dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Organisatrice communautaire, elle travaille de concert avec de nombreux partenaires pour assurer la sécurité des personnes itinérantes. Le défi est encore plus grand depuis la pandémie.

Josée m’amène dans une salle où nous pourrons discuter. «La pandémie a rendu l’itinérance plus visible dans l’Est. Les évictions liées à des rénovations aussi. L’itinérance a différents visages. Les besoins sont grands», affirme Josée, convaincue de pouvoir faire une différence. Sa vision : quiconque a besoin d’aide, on va l’aider.

La mayo dans le sandwich

Si j’ai qualifié les organisateurs communautaires d’huile dans l’engrenage, de tisseurs de lien, Josée elle, se qualifie de mayo dans le sandwich. «Le CIUSSS, le communautaire et la Ville se complètent. Je travaille à accompagner tous ces gens en expliquant la réalité, les contraintes et la vision de chacun.»

Pour elle, c’est une façon de traduire les objectifs pour que tous comprennent et agissent dans la même direction. «Tout le monde travaille pour la population, mais pas tous de la même façon», explique-t-elle.

Un refuge dans l’ancien YMCA

Ce projet a vu le jour grâce à la concertation de nombreuses organisations, notamment un partenariat de Cap Saint-Barnabé et Care Montréal, deux organismes communautaires en itinérance dans l’Est de Montréal. Ce refuge CAP-CARE est, pour l’instant, une installation temporaire puisque plusieurs refuges ont dû limiter leurs places à cause de la pandémie. Ainsi, plus d’une centaine de personnes viennent trouver refuge dans l’aréna chaque jour.

«Les intervenants de l’équipe Proximité (en dépendance et santé mentale) sont très présents sur place», assure Josée. Elle insiste aussi pour parler de pair-aidance. «On voit les impacts positifs de la pair-aidance dans les refuges», affirme-t-elle.

Michel Monette, directeur de Care Montréal, regarde Josée avec complicité. On voit tout de suite que ces deux-là aiment travailler ensemble. «On travaille maintenant à voir ce qu’on peut pérenniser dans ces mesures temporaires», explique le directeur. «Dans ce projet, l’apport de l’expérience et l’expertise du communautaire a été déterminant. Tout le monde a eu son rôle à jouer», mentionne Josée.

Une gestion exponentielle du personnel

En à peine trois semaines, CAP-CARE s’est retrouvé à embaucher plus de 50 employés: intervenants, agents de nuit. Comme les besoins étaient grands pour un refuge dans l’Est, il fallait aussi assurer la sécurité et la santé de ceux qui le fréquentent.

«La plus belle collaboration a été celle avec l’équipe de Vicky Kaseka, directrice adjointe à la Direction des programmes santé mentale, dépendance et itinérance», lance Michel Monette, impressionné. Il affirme avoir été bouleversé par l’équipe de 38 employés du CIUSSS mobilisés à venir aider lors de l’ouverture du refuge P-Charbonneau. «On a vu une belle équipe au grand coeur qui veut aider les gens», affirme-t-il, reconnaissant.

En cette semaine nationale de l’organisation communautaire, saluons tous les organisateurs communautaires de notre organisation qui, chaque jour, tissent des liens avec la communauté afin de répondre à ses besoins en terme de santé et de services sociaux.

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