Travaillant auprès d’une clientèle variée, les 85 psychoéducateurs de notre CIUSSS-EMTL sont les experts de la prévention et de l’intervention dans le domaine de l’inadaptation psychosociale. À l’occasion de leurs journées spéciales, les 23 et 24 février, c’est à leur tour de briller. Portraits de deux femmes passionnées.  

Si elles ne se connaissent pas, Cybèle et Caroline ont en commun un enthousiasme indéfectible pour leur profession, qu’elles pratiquent toutes les deux auprès de la population adulte de l’Est. Parce que contrairement à ce que certains pourraient penser, la psychoéducation ne s’adresse pas qu’aux enfants, elles ont accepté de nous ouvrir la porte de leur univers captivant.  

Cybèle, pilier du Programme psychosocial général adultes   

Premier arrêt : le CLSC de l’Est-de-Montréal, port d’attache de Cybèle.  

Fille d’un prêtre devenu travailleur social, Cybèle a toujours été portée vers les autres. Si bien qu’à l’âge de 15 ans, elle savait déjà qu’elle deviendrait psychoéducatrice. Auprès de jeunes placés en centres d’accueil et d’adultes incarcérés à Donnacona, elle s’impliquait bénévolement via le programme des Ursulines de Québec, son école secondaire. La psychoéducatrice a la conviction que ces expériences de jeunesse – et d’autres qui ont suivi – ont forgé la professionnelle qu’elle est aujourd’hui. « Entre le cégep et l’université, me raconte-t-elle, je suis allée garder des enfants au Maroc, travailler dans un village communautaire et vivre dans une famille en Israël. J’y ai développé ma capacité d’adaptation. »  

Je cours pour venir travailler. J’ai le cœur qui bat fort.

Cybèle Henri 
Psychoéducation, Cybèle Henri

Aujourd’hui, c’est avec son riche bagage et la même fougue qu’à ses des débuts que Cybèle exerce la psychoéducation. Au Programme psychosocial général adultes, elle accompagne des personnes qui vivent une crise situationnelle – comme un deuil, une séparation, de la violence conjugale ou une agression sexuelle. En une douzaine de rencontres individuelles, elle aide les usagers à retrouver l’équilibre perdu : « La personne se présente à moi avec des difficultés d’adaptation. Ensemble, on cible des objectifs précis pour son adaptation. Je l’aide à les atteindre avec tout ce qu’elle a déjà en elle-même, ses qualités. »  

« La personne qui vient consulter parce qu’elle souffre a besoin de sentir qu’elle est importante pour d’autres », me dit-elle. C’est donc non seulement individuellement, mais aussi en groupe que peut intervenir Cybèle. Avec l’animation du groupe de soutien Hommes de parole, par exemple, la psychoéducatrice permet à des citoyens de l’Est de tous âges – dont certains aux prises avec des problèmes de violence – de se réunir dans un lieu sécuritaire pour échanger sur divers sujets : la masculinité, les saines habitudes de vie, la gestion des émotions…  

Incursion en santé mentale avec Caroline 

Quelques jours plus tard, Le Fil se rend à l’Installation Tricentenaire pour y rencontrer la douce et lumineuse Caroline.  

Le vif intérêt de Caroline pour la santé mentale remontre à plusieurs années. Après un détour par la psychologie (deux sessions universitaires), elle a su qu’elle était exactement à sa place dès le début de ses études collégiales en éducation spécialisée. Le travail de terrain proposé par cette profession répondait à son penchant pour l’action. Point culminant de sa technique : un stage dans une unité de réadaptation intensive à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.  

Depuis, Caroline n’a pas quitté notre CIUSSS et cumule les réussites, dont la participation à un projet pilote visant l’ouverture d’une ressource d’hébergement pour les personnes soumises à une condition judiciaire et vivant avec un problème de santé mentale. Un autre succès dont elle peut être fière : la poursuite, en parallèle à ses activités professionnelles, de ses études au baccalauréat et à la maîtrise pour décrocher le titre de psychoéducatrice.  

Travailler en santé mentale, c’est comme un voyage en pays étranger… Un pays pouvant être de l’ordre de l’imaginaire et de l’abstrait. Un pays unique avec des paysages parsemés de perceptions et d’interprétations. Je fais le plus beau métier du monde, car je voyage chaque jour ! 

Caroline Perron 
psychoéducation, Caroline Perron

Aujourd’hui, Caroline est psychoéducatrice au Programme de Santé mentale adulte. Au quotidien, elle offre du soutien à des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale par des rencontres de suivi dans son bureau et sur le terrain. Entre accompagner à l’épicerie un usager souffrant d’anxiété généralisée et aller marcher avec une personne qui est au creux d’une dépression, elle travaille à partir du vécu partagé. « Dans l’environnement, il y a une richesse d’informations qu’on peut recueillir sur quelqu’un, dont ses forces », explique Caroline.

Elle conclut : « C’est d’ailleurs ça, une des qualités d’un bon psychoéducateur . Croire au potentiel d’adaptation des gens et savoir reconnaître leurs forces. »  

En ces Journées de la psychoéducation, ne manquons pas de souligner tout le travail de Cybèle, de Caroline et de tous leurs consœurs et confrères. Merci de faire la différence auprès de la population de l’Est !  


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