Lumières tamisées, chuchotements apaisants, délicatesse dans chacune des manœuvres : l’unité des soins intensifs néonatals de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est comme nulle part ailleurs. Et que dire de l’équipe qui y travaille ? Elle impressionne par tant de chaleur et de dévouement.
Chaque année, l’unité des soins intensifs néonatals reçoit plus de 500 bébés nés prématurément ou présentant des problèmes de santé aigus ou chroniques. Une équipe – réunissant médecins, infirmières, inhalothérapeutes, ergothérapeutes, nutritionnistes, pharmaciens et travailleurs sociaux – y offre des soins et services spécialisés aux petits patients, à un moment charnière de la vie, selon une approche bien particulière.
Intervenir à l’aube de la vie
Tous les matins, l’équipe unie de la néonatalogie procède à sa tournée multidisciplinaire : d’un incubateur à l’autre, elle se promène pour évaluer l’état des patients nés avant terme. « À ce moment clé, en collaboration intime, on parle du patient, de ses objectifs de la journée et de son plan de traitement », nous explique Isabelle, infirmière praticienne spécialisée en néonatalogie et en soins du développement.
Soins, admissions, congés et catastrophes : les journées, comme les nuits d’ailleurs, sont hautes en couleur pour les membres de l’équipe de l’unité de la néonatalogie, comme en témoigne Ariane. Au chevet des bébés, dans son rôle d’infirmière clinicienne, elle veille à une variété de soins, dont la prise des signes vitaux et le gavage. Pour elle, rien n’égale le fait d’intervenir à l’aube de la trajectoire humaine : « C’est tellement spécial d’être présent à ce moment-là de la vie d’une personne. Ce n’est pas n’importe quel moment, c’est son tout début. On peut changer bien des choses, vous savez. »
Une approche unique
Première au Québec, l’équipe de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont est en voie d’obtenir la certification NIDCAP, un programme néonatal individualisé d’évaluation et de soins de développement. L’objectif visé par le protocole : optimiser le développement des bébés nés avant terme en modifiant tout ce qu’il y a de négatif dans leur environnement, susceptible d’avoir un impact sur la fonctionnalité du cerveau. « Les patients sont ici pour grandir et se développer, notamment et surtout au niveau neurologique », précise Isabelle. Malgré l’intensivité des soins prodigués, une attention particulière est accordée à la relation patient-soignant : si le bébé est stressé, on le rassure ; si on fait une procédure, on le prévient ; si on pose une action qui risque d’être douloureuse, on le tamponne.
Les parents, des piliers
Bien que la prise en charge des nouveau-nés soit au cœur des interventions de l’équipe de la néonatalogie, là ne se limite pas son implication. En préconisant l’approche à la fois humaniste et personnalisée NIDCAP, elle accompagne également les familles à travers l’épreuve de la prématurité.
Pour Ariane, la transmission des savoirs aux mamans et aux papas est un des aspects les plus gratifiants de sa pratique : « Parmi tout ce que je fait ici, j’aime particulièrement aider les parents à être à l’aise avec la petitesse de leur enfant quand je le positionne dans leurs bras. »
Les compétences parentales qui sont acquises au sein de l’unité sont essentielles au bon développement des bébés nés prématurément : « Le parent est le pilier qui sera là tout au long de la vie. Alors si on le forme bien ici, on sait qu’à long terme, ça aura un impact extraordinaire sur la vie de l’enfant », conclut Isabelle.
Journée mondiale de la prématurité
En ce jeudi 17 novembre, Journée mondiale de la prématurité, ne manquons pas de souligner le travail exceptionnel d’Isabelle, d’Ariane et de tous ceux et celles qui se dévouent à la santé et à la sécurité des nouveau-nés. Pour la chaleur et le respect mutuel qui règnent en son sein, pour la transmission aisée des savoirs qui se fait entre collègues, et pour tant d’autres raisons, l’équipe de la néonatalogie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont mérite toute notre admiration.
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