Formateur en estimation et gestion du risque d’homicide

« Un grand merci pour l’animation de ces journées ! » ; « Merci pour cette formation complète ! » ; « La formation m’a permis de gagner en confiance ! », etc. Vous avez été plus d’un à croiser leur chemin et à en être sortis grandis. Dans leur rôle de travailleurs sociaux, mais aussi celui de formateurs internes en estimation et gestion du risque d’homicide, Gilles et Antoinette ont sans conteste laissé une marque positive au sein de notre CIUSSS.

Voilà respectivement plus de 15 et 35 ans que Gilles et Antoinette sont parmi nous. Travailleurs sociaux de formation, ils ont tous les deux fait la différence auprès de la population de l’Est, notamment en matière de violence conjugale. Il y a quatre ans, on leur demandait d’unir leurs forces pour assurer – en parallèle à leurs activités professionnelles habituelles – un rôle bien particulier : celui de formateur interne.

Depuis, avec leur complicité et leur expérience, ils apprennent à une variété d’intervenants qui interagissent avec la population (psychologues, ergothérapeutes, physiothérapeutes, etc.) à évaluer et gérer les risques d’homicide, en vue d’éviter le pire. La semaine dernière, ils m’accueillaient chaleureusement dans leur salle de classe. Pour Le Fil, à la fin de leur riche carrière, ils ont accepté de revenir sur leur expérience de formateur interne.

Pourquoi la formation en estimation et gestion du risque d’homicide a-t-elle été mise en place ?

Antoinette : La formation a été conçue par le Centre de recherche appliquée en intervention psychosociale (CRAIP) du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean à la suite d’un événement survenu sur le territoire. Après un infanticide très médiatisé, le ministre de la Santé et des services sociaux de l’époque l’a imposée à l’ensemble du Québec. Elle propose aux intervenants du réseau un outil pour évaluer et gérer les risques des différents types d’homicides : conjugaux, familicides, parricides, filicides et extraconjugaux. *

Gilles : Elle a été mise en place pour offrir un cadre commun aux professionnels de la santé en matière d’homicide. L’idée est que, à l’échelle du Québec, tous les professionnels de la santé qui interagissent auprès de la population aient un même langage pour collaborer facilement, qu’ils soient outillés pour intervenir.  

Quelle est l’importance de parler des risques d’homicide avec le personnel de notre CIUSSS ?

G : Depuis la pandémie, on sait que les taux de féminicide augmentent. Ceux des parricides aussi. Si la formation était pertinente il y a quelques années, elle l’est encore plus en ce moment.

A : On veut éviter qu’une personne qui a accès à nos services et a des idées d’homicide passe à l’acte et s’assurer de mettre en place des stratégies de sécurité et de protection pour elle-même et la victime potentielle. Si on peut sauver des vies, ça vaut la peine !

Que retenez-vous de ces quatre années à enseigner aux intervenants de notre CIUSSS ?

G : Toute la richesse des intervenants sur le terrain ! On a rencontré et développé des liens avec de nombreux professionnels du CIUSSS-EMTL venant de programmes et services que je ne connaissais pas.

A : Oui, il y a des gens de cœur sur le terrain, une grande qualité d’intervenants intelligents, impliqués et intéressés. On est chanceux de les avoir formés !

Quelle est votre plus grande fierté dans votre rôle de formateurs internes au sein de notre CIUSSS ?

G : C’est le transfert des connaissances, pour moi ! On fournit aux intervenants beaucoup d’informations sur un enjeu d’importance et grâce à notre expérience, on est capables d’aller au-delà de ce qui est écrit dans les livres. Je suis à la fin de ma carrière et être formateur interne, c’est une façon de redonner.

A : Ma carrière, je l’ai commencée ici à 22 ans. Si je suis qui je suis, après plus de 35 ans, c’est grâce au CIUSSS-EMTL. C’est une façon de redonner à l’établissement, pour moi aussi.

Aujourd’hui, Gilles est spécialiste clinique et responsable des premiers soins psychologiques, et Antoinette, elle, est retraitée. Ensemble, ils enseignent leurs toutes dernières classes sur l’estimation et gestion du risque d’homicide. À eux deux, nous disons un immense « merci » pour le dévouement inégalé et la richesse des enseignements.

Gilles détient une expertise et des connaissances extraordinaires. De savoir qu’il investit du temps dans le transfert des connaissances pour notre communauté du CIUSSS est réellement rassurant. Je suis reconnaissante, Gilles, que tu t’investisses dans le développement des compétences et je suis certaine que tes apprenants apprécient ton approche, ton savoir et ta disponibilité. Être formateur, c’est offrir la possibilité à nos collègues et à notre organisation de grandir et de devenir meilleurs. C’est un rôle clé dans l’organisation!

Anick Hurtubise, Directrice adjointe, santé organisationnelle et formation

C’est grâce à la collaboration d’individus remarquables comme Antoinette, qui acceptent de partager leur expertise au bénéfice de notre organisation, que le Service de formation réussit à offrir une prestation d’excellence. Antoinette, par son engagement et son professionnalisme, contribue à valoriser une image positive de notre organisation. Nous la remercions et remercions sa gestionnaire d’accepter de s’investir dans la formation de leurs collègues et de leur servir de modèles.

Le Service de formation

Vous avez une expertise et aimeriez pouvoir en faire profiter vos collègues de l’organisation ? N’hésitez pas à communiquer avec le Service de formation et de gestion des talents.

Vous avez des inquiétudes pour la sécurité d’une personne ? Ne restez jamais seul avec cette information, communiquez avec vos supérieurs !

*Homicide conjugal : homicide du conjoint, de la conjointe, de l’ami(e) intime, de l’ex-conjoint(e) ou de l’ex-ami(e) intime.

Familicide : homicide du conjoint, de la conjointe, de l’ami(e) intime, de l’ex-conjoint(e) ou de l’ex-ami(e) intime et homicide d’un ou de plusieurs enfants commis par un parent, un tuteur légal ou un beau-parent.

Parricide : homicide du père, de la mère ou des deux parents commis par un enfant (biologique ou par garde légale), sans distinction d’âge.

Filicide : homicide d’un enfant (0-18 ans) commis par un parent, un tuteur légal ou un beau-parent.

Source : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). (2022). Homicides intrafamiliaux. https://www.inspq.qc.ca/securite-prevention-de-la-violence-et-des-traumatismes/prevention-de-la-violence-interpersonnelle/dossiers/homicides-intrafamiliaux


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