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Laoura rassure à domicile

Infirmière en soin à domicile - Journal Le Fil

8h15 vendredi matin, je rejoins Laoura Bastien devant le CLSC de l’Est de Montréal. Laoura est infirmière au soutien à domicile depuis près de deux ans et l’un des visages de la campagne de recrutement. Pendant son baccalauréat en soins infirmiers à l’Université de Sherbrooke, un stage au soutien à domicile l’a charmé…

«J’aime le fait de bouger, de changer de milieu, d’être dehors, de voir passer ma journée», explique d’emblée la jeune femme aux longs cheveux noirs. Elle ajoute également apprécier la liberté d’agir, de pouvoir faire ses horaires et parle beaucoup de l’autonomie qu’elle développe au fil du temps. «On travaille aussi beaucoup en collaboration avec la famille pour favoriser l’autonomie du patient», explique-t-elle.

Première visite, l’usager nous attendait. Et son chat aussi! Minutieuse, Laoura change les pansements. «Ça guérit bien», dit-elle, optimiste. Alors que je prend des photos, l’homme s’exclame : «Elle a tout d’une vedette : la beauté et l’intelligence!» Laoura sourit alors que ses joues s’empourprent.

Le secret de Laoura pour se tenir en forme? Mettre des bas de pression aux usagers. «Pas besoin d’aller au gym, mon sport, c’est de mettre des bas», dit-elle à la blague. Reste que cette tâche demande une dose de force et d’agilité.

Faire la différence

La deuxième visite nous amène dans une résidence pour personnes âgées. «Quand on va chez les gens, l’évaluation de l’état de santé se fait aussi avec le milieu de vie, l’alimentation. Ça nous permet d’avoir un portrait global de l’état de la personne. En plus, particulièrement depuis la pandémie, on développe des liens avec les usagers isolés.» Pour une dame visitée ce matin-là, la vaccination avait été tout un événement social la veille. Le premier depuis un an. «Ça fait un an qu’on ne se voit plus! On a pu s’envoyer des bye-bye pendant la vaccination», explique la dame de 91 ans, excitée d’avoir pu voir ses voisins.

Laoura constate que sa visite est parfois la seule visite pour cette personne qui habite à domicile. Elle sent son importance qui va au-delà de donner des soins qu’une infirmière prodigue. «J’ai vraiment l’impression de faire une différence dans la vie des gens», dit-elle, le regard satisfait.

Une autre visite nous amène chez un couple chez qui elle fait de l’enseignement pour de l’injection à l’insuline. «Je suis là pour vous aider», rassure Laoura à l’aidante naturelle. «Je vais vous accompagner jusqu’à ce que vous n’ayez plus de doutes. Je reviendrai la semaine prochaine», assure-t-elle, en quittant le domicile.

Une matinée à la vitesse de l’éclair

Avant de m’en rendre compte, il est déjà midi. Deux autres visites ont complété la matinée qui a passé à la vitesse de l’éclair. En après-midi, le travail de Laoura n’est pas terminé. «Le matin, je suis sur la route pour visiter des patients. En après-midi, je fais des démarches pour mes patients. Parfois auprès du médecin traitant ou on s’assure que les plans de services sont adéquats aux besoins des usagers.» Laoura constate que la communication avec les autres professionnels est importante pour maintenir les gens à domicile le plus longtemps possible.

Pour l’infirmière, la pandémie a changé beaucoup de choses dans son travail, notamment lorsqu’elle se rend à domicile. Il faut parfois revêtir tout l’attirail de protection. «On a aussi de plus grosses routes quand nos collègues sont délestées à d’autres tâches, notamment en CHSLD.» Laoura a été témoin de la peur des usagers face à la pandémie, à la détresse liée à l’isolement. «J’ai la chance de les soigner chez eux, là où ils sont confortables.»

Laoura doit aussi être prête à l’imprévu. Si, lors de ma visite, sa matinée à domicile s’est déroulée comme prévue, l’infirmière affirme que ce n’est pas toujours le cas. «Parfois, une auxiliaire nous appelle en urgence pour aller évaluer un patient qui ne va pas bien. Il faut savoir s’adapter», explique-t-elle. Pour elle, son travail est tout sauf routinier. «On voit de tout à domicile. Et on fait vraiment la différence dans la vie des gens. C’est pour ça que j’aime mon travail.»

À lire aussi : Visite d’un refuge avec Josée Lafrenière

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