Depuis 150 ans, l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM) est le terrain d’initiatives inspirantes. En matière de concomitance en santé mentale et en dépendance, un comité unique a récemment vu le jour.

Les célébrations du 150e anniversaire de l’IUSMM se poursuivent aujourd’hui avec un arrêt justifié aux Unités de traitement et de réadaptation intensive (UTRI). C’est là que se trouve le Comité toxico, un groupe de professionnels volontaires dont le travail mérite d’être connu.

Entre santé mentale et dépendance

Psychologues, éducateurs spécialisés, infirmières, psychoéducateurs… Aux UTRI, des équipes multidisciplinaires interviennent auprès de personnes ayant vécu un épisode psychotique. Dans le cadre bienveillant de ces unités, les usagers cohabitent, deux années durant, en vue de leur réadaptation et de leur réinsertion dans la société. L’objectif : retrouver l’équilibre de vie perdu.

Chez la majorité des usagers des UTRI, les troubles de santé mentale qui les affligent coexistent avec des problèmes de dépendance. Pour eux, cette concomitance est souvent synonyme de beaucoup de souffrance. Pour les professionnels sur le terrain – spécialistes en santé mentale sans toutefois être des intervenants formés en toxicomanie – c’est un défi à bien des égards.

Face à cette problématique, Mylène (cheffe d’unité), Clémence (psychoéducatrice), Fanie (psychologue), Cédric et Vincent (éducateurs spécialisés) ainsi que Michelle (anciennement agente de relation humaine) ont uni leurs forces et relancé le Comité toxico.

Le mandat

« Des intervenants qui sont aux UTRI depuis de nombreuses années témoignent de l’exacerbation de la problématique de la consommation. Ce qu’on veut, c’est les aider à aider les usagers, augmenter leur niveau de connaissances pour rendre leurs interventions plus efficaces », m’explique Mylène. Forts de leur expérience terrain et de leur savoir théorique, les autres membres du Comité poursuivent un important mandat. Celui d’accroître les connaissances de leurs collègues envers différents aspects de la toxicomanie en contexte de trouble de santé mentale. Pour ce faire, en parallèle à leurs activités professionnelles habituelles, ils s’affairent depuis quelques mois à la création d’outils et de formations.

Mylène Lamontagne, cheffe d’unité

Approche individualisée

Que faire quand un usager des UTRI consomme? En cas de rechute, une ligne de conduite existe désormais. « Un de nos constats est qu’il y avait des différences d’un professionnel à l’autre, en fonction de leur confort à aborder la problématique. Notre volonté était d’outiller le personnel pour uniformiser les interventions, en nous penchant sur les données probantes et les meilleures pratiques », me dit Clémence.

Si le comité travaille à jeter des bases communes, il veut aussi sensibiliser le personnel à l’importance d’individualiser les interventions et proposer des alternatives à l’approche punitive. « Selon le stade de changement de consommation de l’usager, il y a des interventions à privilégier », souligne Fanie. Vincent complète : « On veut s’adapter à la personne, à ses besoins et à son vécu. »

Les efforts du Comité toxico portent leurs fruits. Déjà, on peut se réjouir du dialogue qu’il a ouvert entre les murs des UTRI, tant pour le personnel que les patients. « On remarque une plus grande ouverture des usagers à parler de leur consommation et de leurs envies avec nous, les intervenants », conclut Cédric.  

À Mylène, Clémence, Fanie, Cédric, Vincent et Michelle, merci d’enrichir et de partager vos connaissances pour le mieux-être de vos usagers. Votre implication volontaire est inspirante!


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