«Allo? Qui parle? J’ai pas inscrit tous les numéros dans mon téléphone.» Anne Dubé, coordonnatrice clinico-administrative à la direction des services multidisciplinaire m’ouvre la porte. Je constate tout de suite qu’elle gère mille et une choses en même temps.
Dans une salle de réunion, elles sont six, attablées et attentives : adjointes administratives et infirmières auxiliaires. «Merci d’avoir levé la main pour prêter mains fortes dans cette pandémie», affirme d’emblée la coordonnatrice.
Un service pour le personnel de la santé
Depuis plusieurs semaines déjà, une équipe rassemblant plusieurs directions : archives, services techniques, approvisionnement, logistique, ressources informatiques, communications travaille à l’ouverture de ce service aux employés. «L’objectif de la clinique est de dépister le plus rapidement les employés qui présentent des symptômes», explique la coordonnatrice.
«Les heures d’ouverture peuvent être modifiées selon les besoins de dépistage. L’équipe va aussi peut-être s’agrandir. Si c’est le cas, vous serez serez mis à contribution pour faire de la formation», mentionne Anne aux anges gardiennes prêtes à vivre cette expérience nouvelle.
Un service à l’auto
Pour permettre une plus grande efficacité, on a opté pour un service à l’auto pour le dépistage. Une tente chauffée rassemble des adjointes administratives et des infirmières auxiliaires. Le prélèvement se passera à la fenêtre de la voiture, comme un service à l’auto de restauration rapide. Une façon de faire qui diminue les risques de contamination pour le personnel et qui permet d’avoir un volume plus élevé de prélèvement.
Après une explication sommaire du processus, on se déplace dehors. Un chapiteau est installé, mais il n’y a pas encore de matériel. On attendait les professionnelles pour leur permettre de s’installer selon leurs habitudes de travail. «Vous êtes les mieux placées pour installer le matériel. C’est à vous, ensemble, de déterminer comment vous allez vous organiser.»
Christine, conseillère à la prévention et le contrôle des infections et Mélanie de la direction des soins infirmiers viennent donner une présentation sur les procédures à prendre pour l’équipement de protection individuelle et les procédures à suivre pour le prélèvement.
J’avoue que j’ai été étourdie par toutes les choses à retenir en si peu de temps. Pour moi, ces femmes se préparent à aller au front à l’aide d’écouvillons et de masques pour nous protéger…
Et tout ça de façon volontaire!
Une période instable… mais excitante
La situation change d’heure en heure. Les directives de santé publique aussi, au fil de l’évolution de la contagion. Anne Dubé se fait rassurante. «Si vous êtes dans une situation inconfortable, dites-le nous. Si vous avez des questions, on est là. On va faire ça ensemble.»
Enrika, responsable des bénévoles à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, est heureuse de venir porter mains fortes à la clinique pour employés. «Comme il n’y a plus vraiment de bénévoles, je voulais me rendre utile dans cette période importante pour notre organisation.»
«Moi, je suis toute excitée. Ça va être quelque chose de nouveau. Je suis contente de venir aider ici. En plus, on va vivre les premiers rayons du soleil de printemps à l’extérieur», dit Tina, infirmière auxiliaire au CLSC Hochelaga-Maisonneuve.
Il y a un brainstorming avec toute l’équipe. C’est ça qui est fascinant. On a toutes une bonne idée et on vient à une entente et on fonctionne toutes pareils. On ne veut pas être malade. On veut garder notre monde.
Elena Carbone, infirmière auxiliaire
Pour connaître la procédure à suivre pour ce service de dépistage pour les employés de la santé, c’est ici.