Dans les CHSLD du CIUSSS, des tablettes permettent aux résidents de garder contact avec leur famille grâce à un don des fondations des CLSC. Si les défis technologiques sont grands, les moments de bonheur en valent la chandelle!
«Du jour au lendemain, mon travail a changé du tout au tout. Même mon nom a changé. On me surnomme Mme Skype», dit Fernande Girard en riant. Thérapeute en réadaptation au Centre de jour du CHSLD François-Séguenot, elle est maintenant attitrée aux moments de petits bonheurs.
«Cette semaine, une résidente a chanté à ses deux filles. Même moi, je suis venue les yeux dans l’eau. C’était un beau moment», raconte-t-elle. Au bout du téléphone, j’ai des frissons.
Des horaires sont implantés pour une trentaine de visites virtuelles cette semaine via les tablettes. «Il faut être persévérant. Ce n’est pas toujours facile de trouver les contacts, maintenir la connexion et assurer la disponibilité du résident. Mais les moments de bonheur en valent la peine», dit Fernande.
Si certains résidents en perte cognitive ont du mal à comprendre le concept d’appel vidéo, d’autres résidents n’ont pas besoin de parler. «Juste que les familles se voient, ça fait le travail.»
D’autres petites douceurs à François-Séguenot
Le CHSLD n’est pas durement touché par la COVID-19, ce qui permet au personnel soignant d’offrir d’autres petits bonheurs au quotidien. La petite souris Sylvie Guilmain m’a fourni quelques belles histoires à vous raconter.
Du chariot d’entretien à traducteur
Lors d’un appel Skype avec la seule résidente italophone de la maison, un employé, Frank Iafanti qui travaille avec l’équipe d’hygiène et salubrité, est venu aider. Comme la résidente ne pouvait pas bien entendre la conversation avec ses enfants, Frank est arrivé à la rescousse pour répéter plus fort les questions de la famille, en italien. Grâce à lui, la résidente a eu la possibilité de converser avec sa famille dans sa langue.
Appel avec des résidents avec limitations cognitives
Pour un de résident, l’équipe a eu l’idée d’utiliser un récepteur de téléphone non branché avec l’utilisation de la tablette afin de lui permettre de ne pas être trop déstabilisé avec la nouvelle technologie. Un petit haut-parleur branché avec la tablette près de l’oreille, il avait l’impression de communiquer par téléphone. Pour lui, il y avait un sens. La voix de son épouse sortait du téléphone et non de la tablette. Sa conjointe et lui ont eu la chance de vivre un moment d’une belle complicité.
Roméo et Juliette
Un couple habite au CHSLD François-Séguenot. Comme il habite sur deux étages différents, le personnel a eu l’idée de recréer la scène de Roméo et Juliette. «Nous avons invité le résident qui n’était pas en isolement préventif à venir dans la cour qui donne accès aux balcons du CHSLD. Par la suite, nous avons invité sa dame sur le balcon de son étage afin qu’elle puisse voir son époux… Oui, oui, Juliette avait le regard avec des étincelles dans les yeux et Roméo était si heureux de la voir.»
Cent fois bonne fête
Deux préposées aux bénéficiaires ont décidé de souligner l’anniversaire d’une résidente qui célébrait ses 100 ans. Stéphanie Côté et Lucia Bournival ont tapissé la chambre de la résidente de Bonne fête et lui ont chanté au moins 100 fois bonne fête pendant la journée.
Ça va bien aller 🙂
Claudine Dumoulin est aide alimentaire à la cuisine. À l’occasion de sa pause, elle prend le temps de faire des bonhommes sourire sur les menus des résidents pour les encourager.
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