Je classais les photos de 2020… Toute une année! J’ai eu envie de revoir cette année par les photos prises sur le terrain. Chaque photo est liée à un article publié en 2020. En cliquant sur la photo, vous pourrez les relire ou les découvrir en plus de voir la photo en plus grand format.
JANVIER
La situation du virus préoccupait déjà plusieurs régions du monde en janvier. Concrètement, on était loin de se douter de ce qui s’en venait.
Ainsi, on a parlé de l’initiative bénévole de Maryse Lebeau, buandière à l’IUSMM, de Josiane Lamy et l’accueil des patients au prise avec une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) au Centre d’expertise en maladies chroniques. J’ai aussi visité l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, une nuit froide de janvier. Et j’ai suivi Guillaume Canuel, infirmier clinique et percepteur de stage en soins infirmiers.
FÉVRIER
Après la visite à l’urgence de l’HMR, je suis aussi allée à l’urgence de l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale un soir de tempête. J’ai cette fois suivi Martin, auxiliaire de santé et services sociaux dans ses visites à domicile et Louiza, dans son travail à la recherche. Et ma collègue Jessica a pris la plume pour expliquer sa venue dans notre organisation.
MARS
C’est en mars que notre vie bascule. La semaine de relâche amène plusieurs cas de COVID-19 au Québec. Il faut se préparer tout en restant alerte, efficace. Je me souviens d’avoir rencontré le personnel de l’urgence de l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale lors d’une présentation de Marc Laroche, alors officier à la prévention et au contrôle des infections au CIUSSS. Il y avait tant à comprendre… et nous savions si peu sur ce virus.
On tentait de comprendre le vocabulaire de la pandémie : entre coronavirus, COVID-19, SRAS-COV-2, 2019-NCOV… Tout semblait si complexe. Je suis allée fouiller dans certaines archives pour voir si on pouvait apprendre de la pandémie de grippe espagnole. Ensuite, tout s’est emboîté si vite…
La course à l’approvisionnement, la mise en place de cliniques de dépistage et l’apparition de ces arcs-en-ciel, signe d’une solidarité, d’espoir pour les équipes cliniques au front. On se souvient aussi de s’être serrés les coudes.
AVRIL
Avril nous bouscule. Les premiers rayons du printemps permettent le dépistage mobile, même s’il fait encore froid pour ceux qui y travaillent. Les laboratoires sont submergés par les tests COVID. De nouveaux processus, de nouvelles machines et un personnel dévoué permettent la mise en place d’une plus grande efficacité.
Le silence des soins intensifs est désarmant. Comme partout à l’HMR, le décor a beaucoup changé pour faire face à la première vague. L’HSCO voit aussi un chapiteau s’ériger devant l’urgence pour le pré-triage. Quelque part au centre-ville, on transforme un hôtel en site non-traditionnel pour accueillir des patients COVID positifs.
Dans toute cette frénésie, des capsules vidéo sont lancées, pour faire du bien, pour apaiser les craintes, pour tenter de surfer sur la vague. Les résidents des CHSLD ont accès à des tablettes, ce qui amène de nombreux moments touchants et hauts en émotions pour le personnel, les résidents et leurs proches. Au front, le personnel d’hygiène et salubrité continue de monter la garde. Un baume arrive en avril: la guérison d’un homme hospitalisé à l’HSCO. Sa sortie est immortalisée par une vidéo très touchante du personnel.
MAI
Mai est un mois de reconnaissance, celui du travail des infirmières et des préposés. L’armée arrive en renfort dans nos installations. Les proches aidants peuvent réintégrer les CHSLD où il n’y a pas d’éclosions. Le dépistage massif se poursuit à l’extérieur et le masque entre dans notre quotidien.
JUIN
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi juin a été un moment où j’ai pu reprendre mon souffle, comme si je vivais en apnée depuis le 13 mars. Le déconfinement a permis aussi un certain retour à des activités plus «normales». Le beau temps a donné un peu de chaleur après un printemps bien froid et morose.
Juin a aussi été un moment pour se recueillir, pour reconnaître l’impact de cette première vague sur les équipes, les résidents des CHLSD, les patients des centres hospitaliers et les usagers des soins de santé et des services sociaux de notre organisation.
JUILLET
Juillet a vu les premiers préposés aux bénéficiaires arriver en stage dans nos installations. L’organisation a dû s’adapter pour accueillir ces nouveaux employés. L’été a été un moment pour préparer la deuxième vague qui s’en venait inévitablement.
L’approvisionnement a pu renflouer ses coffres avec des mois difficiles pendant la première vague. L’ESSTcouade a parcouru toutes nos installations pour assurer la sécurité des employés. L’opération barrage de dépistage en CHSLD bat son plein pour éviter les éclosions dans les milieux de vie.
Et justement, dans ces milieux de vie, les concerts en plein air apportent un peu de réconfort.
AOÛT
En août, l’arrivée des nouveaux PAB a demandé une opération de vaccination générale. Les services de buanderie étaient à l’honneur. La buanderie a travaillé très fort pour arriver à fournir les jaquettes lavables et les uniformes nécessaires pour protéger les usagers et le personnel pendant la première vague. Et l’Hôpital Santa Cabrini Ospedale a vu sa buanderie rehaussée de nouvelles laveuses industrielles.
Les projets de télésanté ont pris de plus en plus de place dans les services de notre organisation afin de répondre aux besoins de la population tout en respectant les mesures sanitaires.
SEPTEMBRE
En septembre, je me trouvais un peu entre deux… Entre l’été qui a été si chaud et réconfortant et la rentrée scolaire qui rimait avec la hausse des cas. On voyait bien la deuxième vague se dessiner devant nous. Je pense que je ne voulais pas trop y croire… Retourner en confinement à ce moment me semblait impossible.
On accueille les PAB officiellement comme employés après leurs stages en milieu de vie. Des formations s’opéraient sur les unités pour contrôler les possibles éclosions de COVID-19. Le masque P100 a remplacé le fameux N95 pour de nombreux professionnels de soins.
Une nouvelle patrouille CIUSSS voit le jour pour desservir nos installations en dehors des heures de bureau administratif.
Dans les CLSC, on reprend les activités avec une adaptation des installations pour protéger les usagers et le personnel. C’est une nouvelle façon de voir la vie fonctionnelle des CLSC.
OCTOBRE
L’ombre de la deuxième vague est de plus en plus réelle. Le confinement retombe au moment où les journées raccourcissent. Le froid s’installe et il faut penser dépister autrement qu’en plein air. Le stationnement souterrain du Stade olympique devient un endroit de choix pour l’Est de Montréal.
Les laveuses industrielles arrivent à l’HSCO afin de fournir toutes les jaquettes, la lingerie et les outils de nettoyage nécessaires. Une structure modulaire fait son apparition dans le stationnement de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour abriter les activités d’oncologie. Le recrutement des infirmières pour y travailler s’amorce.
NOVEMBRE
La fatigue collective se fait ressentir, le froid exige d’adapter les espaces de repas. Ce marathon de pandémie demande de plus en plus d’énergie. L’espoir du vaccin est encore vague. La vaccination contre l’influenza demande des efforts soutenus des services courants pour assurer la demande qui est en hausse.
Les soins intensifs forment les infirmières qui pourraient être délestées dans les prochaines semaines. Certaines infirmières ont d’ailleurs choisi de rester aux soins intensifs après leur première expérience de délestage.
Les inhalothérapeutes travaillent sur plusieurs fronts pour assurer la respiration des patients. Ils sont, eux aussi, dans la tourmente de la pandémie.
Qu’arrivera-t-il avec le projet du nouvel hôpital dans l’Est? Le travail se poursuit et la réflexion mènera vers des ajustements en prévention et contrôle des infections.
DÉCEMBRE
Dernier droit avant les Fêtes, décembre a été haute en émotions. Le confinement se fait ressentir. La santé mentale de tous est mise à rude épreuve. Le télétravail reprend de façon plus soutenue pour le personnel administratif. Pour donner un peu de réconfort, les services alimentaires offrent des douceurs à la cafétéria de l’HMR. Le développement organisationnel se déguise en lutins pour livrer des chocolats.
Au bloc opératoire et aux soins intensifs, on craint déjà les répercussions des festivités sur le travail après les Fêtes. Mais la lumière est juste là… la vaccination semble de plus en plus concrète. Une vague de cartes de Noël envahit les CHLSD de notre organisation. Et puis enfin… les premiers vaccinés.
En retournant dans ces photos, j’ai réalisé tout ce que vous avez accompli pendant cette année des plus étranges, bizarres, exceptionnelles et pas nécessairement dans le sens de magnifique. Or, vous avez su vous adapter. Je ne sais plus combien de fois j’ai écrit les mots «adaptation», «rapidement», «priorités» cette année.
Malgré toutes les difficultés que vous avez vécues, vous avez été inspirants. Si la pandémie n’est pas encore dernière nous, l’espoir, lui, est de nouveau parmi nous. Et ça, ça fait chaud au cœur pour 2021. Vous ne trouvez pas?